Demain lundi, le président Abdelaziz Bouteflika, réélu le 17 avril pour un quatrième mandat avec 81% des suffrages, va prêter serment.
Lors d’une cérémonie solennelle, qui va réunir le parlement réuni en congrès et tous les hauts responsables de l’Etat, Bouteflika IV, va satisfaire cette ultime exigence constitutionnelle en vertu de laquelle il sera proclamé président de la république pour cinq ans encore.
La grande curiosité que suscite cette prise de pouvoir et celle de savoir si le président est capable de prononcer lui même le texte du serment (94 mots) alors que sa voix ne porte plus comme avant.
Mais à bien y réfléchir, l’exercice apparaît comme une simple formalité puisque les algériens ont bien vu Bouteflika voter sur une chaise roulante. Que sa voix soit peu ou pas audible demain n’est plus tellement important. Cela pourrait juste donner du grain à moudre à ses adversaires qui pointent son état de santé.
Mais à vrai dire, le néo président est attendu sur sa feuille de route de ce qu sera l’Algérie dans les cinq prochaine années.
Ceux qui l’ont réélu même diminué et même ceux qui n’ont pas voté pour lui sont impatients de découvrir les chantiers politiques, économiques, culturels et sociaux du président.
Suite et fin
C’est cela la principale préoccupation maintenant que son quatrième mandat a été acté par le Conseil constitutionnel. Ceux qui l’écouteront demain au palais des nations et devant l’écran de la télévision ne vont pas focaliser uniquement sur son état de santé.
La question semble un peu dépassée dés lors que Bouteflika lui-même avait promis de faire un long discours à la nation. L’urgence à partir de demain c’est de décliner les priorités de son 4ème quinquennat pour rassurer non pas uniquement ses supporters mais surtout tous les algériens y compris les 49 % qui ont boudé les urnes.
Plus que jamais en effet l’Algérie fait face à de grands enjeux économiques, politiques et sécuritaires. Bouteflika est donc sommé de faire bouger les lignes, d’opérer des révisions déchirantes pour redonner espoir au peuple.
La feuille de route
Un peuple sevré et frustré de reporter à chaque fois ses espérances bien qu’il se soit souvent acquitté de son devoir de répondre présent durant tous les scrutins.
Le salut de l’Algérie ne se réduit pas aujourd’hui à ce poste de vice-président qui fait tourner la tête à d’éventuels postulants et fait perdre la tête à la presse désorientée.
La question se pose en terme plus pratique. Dans quelle direction Bouteflika compte-il orienter l’Algérie sur tous les plans ? Il serait mal inspiré de croire que tout va bien comme tente maladroitement de le faire croire ses soutiens .
Pour avoir bénéficié d’un 4ème sursis comme personne avant lui et dans des conditions qui sont les siennes, Abdelaziz Bouteflika est tenu d’honorer comme il se doit son contrat. Les jugements du peuple algérien et celui de l’histoire seront en effet sans appel.
A lui de saisir le message du 17 avril, loin des cabotinages des "Amar et Amara". Par ce que désormais, il n y aura pas de suite pour lui.