La place Bachir El-Ibrahimi (plus connue sous son appellation populaire de "Blass El-Khadem") est située au cœur de Tlemcen, à deux pas de la Grande mosquée et du musée d'Art et d'Histoire de la ville. Le sort déplorable dans lequel est abandonné ce square central qui porte un grand nom de l'histoire récente de l'Algérie, est une honte pour les élus et les citoyens de Tlemcen.
Personne n'a jamais demandé aux élus (anciens ou nouveaux) de l'APC de l'ancienne capitale des Zianides de sortir de l'université de Harvard ni d'avoir le goût raffiné de leurs aïeux qui ont bâti des monuments extraordinaires, il y'a des siècles pourtant. Personne parmi nous n'a l'ambition de transformer, en un tour de main, les Algériens en général, en de "petits-Suisses" respectueux de leur environnement et leur cadre de vie.
Mais quand même ! Ce qui peut se passer dans la tête d'un paysagiste lorsqu'il conçoit un réaménagement comme celui de "Blass El-Khadem" et quel a été le critère d'évaluation décisif du fonctionnaire qui a accepté un tel projet, sont des équations impossibles à résoudre, non pas pour un Prix Nobel de mathématiques mais pour un simple citoyen qui a du bon sens.
Le principe de base de toute démarche utile est de prendre soin, pas de bâcler à la va-vite, c'est d'essayer de rendre plus beau, pas d'enlaidir, c'est de construire patiemment, pas de détruire !
En attendant que la sagesse, la finesse et le sens du service public reviennent dans nos esprits, il aurait été plus judicieux de laisser "Blass El -Khadem" tranquille, de faire "Place nette" tout simplement, sans aucun décor de mauvais goût pour l’enlaidir ; propre, claire et agréable à traverser, avec peut-être quelques bancs pour les vieux Tlemceniens rongés par la nostalgie.