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Benyounès évente le désastre industriel de Temmar

09-12-2013 18:41  Rafik Benasseur

"Le processus de privatisation des entreprises publiques a échoué". Cet aveu très tardif est du ministre de l’industrie, Amara Benyounès, exprimé aujourd’hui au Conseil de la nation à l’occasion d’une séance consacrée aux questions orales.

Ni Abdelhamid Temmar ni Chérif Rahmani qui avaient multiplié la publicité mensongère sur la relance de l’industrie ou encore la "stratégie industrielle" n’ont jugé utile de dresser le bilan des privatisations.

A vrai dire, les algériens se doutaient un peu que ces opérations ont été un véritable désastre pour l’économie nationale. Les fermetures à tour de bras des entreprises publiques et la vente de leurs actifs au dinar symbolique pour certaines, ont provoqué des licenciements massifs et forcément une décrue de l’industrie.

Les pouvoirs publics ont essayé également des privatisations avec des repreneurs étrangers sans pour autant que ces opérations n’aboutissent à des résultats probants.

On efface tout et en recommence…

Il n’est qu’à souligner l’exemple cité en "modèle de réussite" de la vente du géant de l’acier Sider au groupe indien Arcelor Mittal qui vient d’être… repris par l’État. Et cette opération de renationalisation commence à devenir non pas une exception mais une règle face à l’incapacité des repreneurs à financer des investissements pour relancer la production.

Amara Benyounès n’a donc pas violé un secret en annonçant l’échec cinglant des privatisations. Mais là où son propos manque de cohérence c’est quand il explique cet échec par "l’absence d’un plan de redressement du tissu industriel et la concurrence féroce des sociétés étrangères".

Combien de milliards de dinars ont englouti les entreprises publiques économiques à coup de plans d’assainissements financiers ininterrompus depuis 1997 ?

Les EPE étaient en effet devenu des tonneaux de Danaïdes dans lesquels l’État injectait des milliards de dinars sans que la relance ne soit amorcée.

La faute à qui ? Il serait injuste d’imputer la responsabilité au seuls responsables de ces entreprises qui reçoivent des instructions "d’en haut".

Le tonneau des Danaïdes

Amara Benyounès avoue lui-même que l’État a injecté 800 milliards de dinars soit 10 milliards de dollars au titre du programme de développement du secteur industriel algérien, privé et public depuis 2009. Où en est-on dans l’exécution de ce programme ? Mystère.

Et le ministre parle déjà d’un autre programme qui "commence à donner des fruits"… La seule bonne nouvelle l’annonce d’un prochain recensement des actifs des entreprises économiques fermées en vue de "redynamiser leur activité industrielle et réaliser de nouveaux projets d'investissement".

Le ministre a également révélé que les entreprises économiques publiques fermées, feront l’objet d’un appel de partenariat (avec un partenaire national ou étranger) afin de relancer les projets industriels.



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