Le coordinateur provisoire du rassemblement national démocratique (RND) Abdelkader Bensalah, n’a pas mis sa langue dans sa poche aujourd’hui à l’occasion d’une rencontre avec les cadres de son parti au siège de l’UGTA. Sachant que son parti est quelque peu en retrait par rapport au FLN et les nouveaux soutiens au président Bouteflika, Bensalah s’est rattrapé par des piques incisifs en direction des nouveaux ralliés.
Le TAJ de Amar Ghoul et le MPA de Amar Benyounès et à un degré moindre le FLN, version Amar Saâdani, en ont pris pour le grade. «Au RND, nous n’appartenons pas à ceux qui prétendent vouloir diriger la caravane alors qu’ils avaient pris le train juste avant le dernier arrêt», a-t-il lancé un propos qui ne manque pas d’ironie en direction du duo Ghoul-Benyounés qui se positionnent comme les portes étendard du quatrième mandat.
Abdelkader Bensalah rappellera au besoin que son parti le RND a soutenu Bouteflika depuis 1999 et compte bien réaffirmer son soutien en 2014. Une façon pour lui de signifier que le TAJ et le MPA qui ont le vent en poupe en ce moment n’existaient même pas à cette époque.
Ce discours incisif confirme que le RND vit mal le fait qu’il soit distancé par de petits partis dans la course au soutien à Bouteflika à cause des ses soucis organiques.
Une nouvelle alliance qui bat de l’aile
Et au-delà de cette course à l’échalote, le chef du RND tacle politiquement le TAJ de Amar Ghoul, dernier rallié à la cause présidentielle, en suggérant que la ligne islamiste de Ghoul ne cadrait pas avec la démarche du gouvernement visant à disqualifier l’intégrisme à l’époque du terrorisme.
«Le RND avait tranché durant les années difficiles pour la consolidation nationale (…) pendant que plusieurs de ceux qui veulent aujourd’hui se positionner aux premiers rangs furent complètement en dehors du cercle», tonnera-t-il dans une allusion évidente à l’ex parti de Ghoul le MSP et à un degré moindre à l’ex parti de Benyounès le RCD.
Et à Bensalah de s’en prendre aux responsables des nouveaux partis leur reprochant de se lancer dans une quête «de nouveaux rôles sur la scène politique».
Cette tonitruante sortie médiatique de Bensalah, réputé pourtant pour son calme, dénote de l’ambiance générale au sein du rassemblement national démocratique qui a du mal à se sortir de la crise depuis la démission de son chef Ahmed Ouyahia. Et à la vieille de son 4ème congrès, prévu en décembre, le RND tente ainsi de se rattraper dans l’espoir de peser en prévision des prochaines échéances politiques notamment la présidentielle.
Une chose est désormais certaine : le RND vit mal l’éclosion du TAJ et du MPA comme béquilles politiques supplémentaires de Bouteflika. Ce feu nourri du chef du RND contre ses nouveaux alliés (encombrants) met d’orées et déjà la future alliance présidentielle en sursis.