Sans surprise, Abdelkader Bensalah est porté par les 1400 congressistes, réuni aujourd’hui à l’hôtel Aurassi, à la tête du RND par acclamation pour un mandat de cinq ans.
Il succède ainsi à Ahmed Ouyahia dont l’ombre a plané sur les travaux, alors qu’il se trouvait encore aujourd’hui en Mauritanie en tant que chef de la mission d’observation de l’Union africaine (UA) des élections législatives et municipales en Mauritanie.
Bensalah n’a pas manqué d’ailleurs, dans son discours, de lui exprimer sa "reconnaissance pour tout ce qu'il a fait pour le parti et pour l'Algérie". Un hommage suivi par des applaudissements appuyés d’une grande partie de l’assistance.
Le nouveau patron du RND a aujourd’hui toutes les raison de se réjouir. D’abord en ayant réussi à éviter au parti un éclatement certain entre partisans du SG sortant et les "redresseurs" sous la houlette de Yahia Guidoum, puis en parvenant aussi à préparer puis organiser un quatrième congrès sans remous.Tout le monde est finalement rentré dans les rangs, grâce au tact politique de Bensalah et sa science du compromis politique.
Aujourd’hui, le RND est "up date" pour assumer le rôle qui va lui échoir dans le casting politique qui se prépare. Même si la crise est derrière, Bensalah y reviendra indirectement dans son discours en expliquant qu’il n’est pas contre les changements au sein du parti, "pour peu qu'ils s'opèrent loin des règlements de comptes et de l'improvisation dans la prise de décisions".
Allusion aux déchirements fratricides qui ont agité le parti au lendemain et pendant de longues semaines, dans le sillon de la démission d’Ouyahia.
Sur la question des changements, le nouveau patron du RND dit ne pas y voir d’inconvénients. "Mais contre l’improvisation et les règlements de compte", prévient-il en ajoutant, à ce propos, qu’il est pour le changement "graduel et constructif, à la seule condition qu'il s'opère conformément aux conditions et critères requis pour le poste".
Au plan organique, Bensalah a annoncé "une importante modification" des statuts du parti, sans pour autant donner plus de détails sur cet amendement qui serait "à même de changer les méthodes et pratiques et définir la feuille de route à venir".
Attendu sur la présidentielle du mois d’avril, le nouveau patron du RND a fait part de son "optimisme" quant à cette échéance car convaincu que "la légitimité doit se concrétiser par l'urne et une compétition loyale" et que "la décision du peuple demeure souveraine".
Faut-il comprendre que la compétition sera ouverte ? En tous cas, son souhait et ses vœux aussi, c’est de voir que la scène politique connaisse tout au long de la prochaine campagne électorale "une diversité" d'idées et de programmes.
Il a appelé les participants à cette prochaine échéance à "se conformer à la loi durant tout le processus électoral" Quid de la position du parti par rapport au cas Bouteflika ? "Le RND a toujours apporté son soutien au Président Bouteflika et continuera à le faire" martèlera t-il.
Le RND "est prêt à poursuivre sa marche sur la voie qu'il a choisie depuis 1999 en continuant à apporter au Président Bouteflika son plein soutien", a-t-il ajouté.
Le RND avait apporté son soutien à la candidature du président Bouteflika pour les présidentielles de 1999, 204 et 2009, rappellera t-il encore. Cette position "participe du choix adopté par le RND et basé sur le soutien à la paix et à la stabilité, la consolidation du développement et l'adhésion aux réformes politiques globales engagées par le Président Bouteflika", a-t-il poursuivi .
On l’aura remarqué et en dépit de ces soutiens appuyés et réitérés, Bensalah n’a pas pipé mot sur un éventuel quatrième mandat.