Le candidat malheureux pour la seconde fois à la présidentielle du 17 avril dernier est appelé à trancher une question délicate : Participer ou pas aux prochaines consultations politiques devant aboutir à un projet de révision constitutionnelle «consensuelle» ? Délicate parce que M Ali Benflis pourrait jouer son avenir politique si tant est qu’il en aurait un.
S’il décide de prendre part avec ses amis à ces consultations, cela signifiera qu’il a divorcé d’avec ses partenaires de la coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). Autrement dit, il perdrait automatiquement son statut d’opposant frontal qu’il s’est taillé tout au long de la campagne électorale et évidemment le compagnonnage politique des boycotteurs.
En revanche, s’il décide de décliner l’offre de dialogue de son ex concurrent, il sera politiquement inclassable du fait qu’il n’a pas donné non plus une suite favorable à l’invitation de la CNLTD pour participer à Sa conférence nationale du 17 de ce mois.
Ali Benflis et ses alliés se retrouveront ainsi ni avec les uns ni avec l’autre (le pouvoir). Une posture bien inconfortable en se sens qu’il risque de se mettre à dos les deux camps.
Au milieux du gué
L’autre faux pas politique de Ali Benflis est le fait que, aux yeux de l’opinion, il en est encore à parler de la fraude et d’un «livre blanc» qu’il promet de rendre public. Il est pour le moins malvenu voire insensé de réfléchir à répondre à l’invitation du président pour des consultations alors qu’il l’accuse dans le même temps d’avoir truqué les élections.
Le bon sens aurait voulu que Benflis précise tout de suite sa position en évacuant l’histoire de la fraude -qui de toute façon est inutile- et plancher sereinement sur la conduite à tenir face au régime.
Soit, il rejoint l’initiative de la coordination pour la fortifier d’avantage et aider à construire un rapport de force politique et donc une force de proposition. Ou alors qu’il passe l’éponge sur les résultats de la présidentielle et s’engage dans la feuille de route du président élu pour y apporter sa touche avec ses alliés.
Oublier le passé…
En maintenant le suspens sur sa participation, le «pole du changement» composé d’une quinzaine de partis autour de Ali Benflis, semble ne pas trop savoir quelle voie prendre.
C’est en tout cas cette posture hésitante qu’a déclinée son porte parole, Djamel Benabdesslam à notre confrère Alahdath à savoir qu’il attend de connaitre la teneur du projet de révision de la Constitution.
Benflis et ses amis devraient se voir au milieu de la semaine pour décider quel cap prendre. Le débat promet d’être houleux entre partisans et opposants à la participation aux consultations devant commencer début juin prochain.
Quoi qu'il en soit, la décision qui sera prise impactera sûrement ce rendez-vous politique. Si elle est favorable, ce serait alors une belle caution pour le pouvoir et un coup de poignard pour la CNLTD et vice versa.