Sommes nous actuellement dans une nouvelle séquence temporelle en prévision de l’élection présidentielle de 2014 ? Tout porte à croire en effet que quelques chose est entrain de se passer depuis qu’un conseiller du président Bouteflika a levé un coin du voile sur les intentions de ce dernier.
Ce conseiller qui a requis l’anonymat et dans un luxe de circonvolutions rhétoriques, avoue finalement que Bouteflika, lavé au passage de tous les échecs, imputés exclusivement à ses ministres dont il n’est pas content, veut bien rempiler. Et ce sera vraisemblablement le cas.
Restera juste à trouver l’habillage pour faire passer la pilule, comme pour le dernier l’amendement de la constitution qui avait permis de sauter la limitation des mandats. Et si Bouteflika s' y voit pour un quatrième mandat, Ahmed Benbitour ancien chef du Gouvernement le lui déconseille vivement en disant que la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat n’est pas dans l’intérêt de l’Algérie.
Curieusement, le jugement de Benbitour, qui a confirmé au passage sa candidature pour 2014, rejoint celui d’un autre ex chef de Gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui avait dit, il y a deux ans, qu’un quatrième mandat de Bouteflika « n’est pas bon pour l’image de l’Algérie ». Benbitour, tout en considérant, dans un entretien au journal Echourouk que « tout un chacun a le droit d’être candidat », estime néanmoins que ce postulat n’est pas valable pour Bouteflika « pour les raisons que chacun connait», argumente t-il.
Quelles sont ces raisons ? En tête, il place ce qu’il qualifie d’« échec du programme du président ». Plus que cet échec, il met surtout en évidence l’état de santé de Bouteflika. « Tout le monde sait que la santé du président Bouteflika ne lui permet pas de postuler à un quatrième mandat, car un autre mandat c’est cinq années supplémentaires. Peut-on imaginer un président, avec une santé pareille, diriger le pays pendant cinq ans encore avec les problèmes de santé qu’il connait.
Encore une fois, je dis qu’il a le droit de se présenter dés lors qu’il avait supprimé lui-même la limitation des mandats, mais je le lui déconseille.»
Benbitour, qui a une présence médiatique intensive , à travers des chroniques dans la presse, des conférences dans différentes régions du pays estime que « l’Algérie d’aujourd’hui a besoin d’un président en plein possession de ses moyens physiques et intellectuels avec un rythme de travail de 16 heures par jour pour pouvoir apporter des réponses aux multiples problèmes que vit le pays ». Pour Benbitour « il n’est ni dans l’intérêt de Bouteflika et encore moins dans celui du pays pour un quatrième mandat. Dans quel état se retrouvera le pays en 2019 avec une santé affaiblie et puis quelqu’un qui n’a pas réussi en quinze ans comment peut-il le faire en cinq ans ? » se demande Benbitour.