Il y a environ un mois, le célèbre street-artist britannique Banksy a vendu une de ses toiles chez Sotheby’s, à Londres, pour la somme importante de 2,4 millions d’euros. Il avait alors précisé que cette somme allait servir à financer une nouvelle unité de prise en charge des AVC et l’achat d’équipements pour la rééducation des enfants au profit de l’hôpital « Basr » de Bayt Lahm (Bethléem), en Palestine. Ce n'est pas la première fois que Banksy manifeste son soutien à la cause palestinienne, soit à travers la création d’œuvres artistiques soit par le biais d’initiatives caritatives.
Ce même artiste hyper-iconoclaste a affrété, il y a quelques jours, et dans le plus grand secret, un navire humanitaire, le « Louise Michel » (du nom d’une anarchiste française du XlXe siècle), pour sauver des migrants échoués en Méditerranée. Après un premier sauvetage jeudi dernier, le navire compte à son bord à ce jour 219 naufragés pour seulement dix membres d'équipage. Samedi 29 août, les gardes-côtes italiens ont annoncé, après des appels humanitaires provenant du monde entier, avoir embarqué 49 migrants de santé fragile à bord d’un de leur bateau de patrouille, dont 32 femmes, 13 enfants et quatre hommes en situation d’immense détresse.
Bansky ne fait pas de la poésie mais mène un combat. Ce n’est pas seulement un street-artist qui se contenterait de raconter sa vision engagée du monde, de préférence sur un mur délabré d’un bled quelconque d’Orient ou d’Occident. C’est un guerrerillo de l’art, une sorte de Che Guevara de la peinture. L’artiste le plus mystérieux du monde (car on ne connaît aucune photographie de lui), est aussi, humainement, du diamant brut. Et aussi de la dynamite ! Est-ce qu’au moins à ce titre, il ne mériterait pas le prix Nobel de la paix ?