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Armes chimiques en Syrie: Damas accuse Londres et Washington de mentir

27-04-2013 20:34  Abbès Zineb

Le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi, a accusé samedi les Etats-Unis et la Grande-Bretagne de "mensonge éhonté" à propos de l'éventuelle utilisation d'armes chimiques en Syrie, dans une interview à la chaîne de télévision russe RT.

"Les déclarations du secrétaire d'Etat américain et du gouvernement britannique ne correspondent pas à la réalité et sont un mensonge éhonté", a déclaré le ministre syrien dans cette interview publiée en anglais sur le site de RT.

"Je tiens à insister une fois de plus sur le fait que la Syrie n'utiliserait jamais (d'armes chimiques), pas seulement parce qu'elle respecte la législation internationale et les règles d'une guerre, mais en raison de problèmes humanitaires et moraux", a ajouté M. al-Zohbi.

Le ministre a estimé que le lobby anti-Assad à l'ONU utilisait la peur de l'arme chimique comme un nouveau moyen de pression politique et économique sur le gouvernement syrien.

La Russie, qui soutient le régime de Damas, a été dans le même sens samedi que le ministre syrien, Moscou estimant que les informations faisant état de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie ne doivent pas constituer un alibi pour une intervention militaire dans ce pays.

"S'il y a des preuves sérieuses sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, il faut les montrer immédiatement et ne pas les dissimuler", a prévenu Mikhail Bogdanov, l'émissaire du président russe Vladimir Poutine pour le Moyen-Orient.

"Il faut s'assurer de ces données immédiatement et conformément à des critères internationaux et non pas les utiliser pour atteindre d'autres objectifs. Il ne faut pas qu'elles soient un alibi pour une intervention en Syrie", a indiqué l'émissaire spécial selon des propos à la chaîne Al-Mayadeen traduits en arabe. M. Bogdanov se trouve en visite depuis jeudi à Beyrouth dans le cadre d'une tournée régionale

Vendredi, le Premier ministre britannique David Cameron avait fait état de "preuves croissantes" de l'usage d'armes chimiques par le régime syrien, une escalade "extrêmement grave" de nature à encourager la communauté internationale à "faire davantage".

De leur côté, les Etats-Unis ont reconnu pour la première fois jeudi que le régime syrien avait probablement utilisé des armes chimiques, tout en soulignant que leurs renseignements n'étaient pas suffisants pour avoir la certitude que Damas avait franchi la "ligne rouge" tracée par Washington.

Le président américain Barack Obama a promis une "enquête très solide" sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques en Syrie et mis à nouveau en garde Damas contre un recours à ces dernières, qui changerait selon lui "la règle du jeu" du conflit.

Le Royaume-Uni et la France ont demandé à l'ONU d'enquêter sur des accusations de l'opposition syrienne selon lesquelles Damas a utilisé des armes chimiques à Homs (centre) et dans les environs d'Alep (nord) et de Damas. Le gouvernement syrien a accusé les opposants d'avoir fait de même près d'Alep le 19 mars.

La Syrie a elle aussi demandé à l'ONU d'enquêter sur l'incident survenu à Khan al-Assal, a ajouté Omrane al-Zohbi.

"Cela prouve une fois de plus que la politique du gouvernement syrien est orientée contre l'utilisation de toute arme de destruction massive par qui que ce soit : des terroristes, Israël ou tout autre pays voisin", a-t-il déclaré.

Le ministre syrien a accusé les grandes puissances occidentales de vouloir répéter en Syrie le "scénario irakien" qui a mené à la chute du dictateur irakien Saddam Hussein, en prétextant la présence d'armes chimiques dans le pays.

L'argument des Etats-Unis de la présence d'armes de destruction massive en Irak avait servi à justifier l'invasion de ce pays en mars 2003. Cet argument s'était ensuite révélé faux.(Afp)

 



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