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Après les élections législatives du 04 mai 2017 : que faire ?

30-04-2017 08:11  Pr Abderrahmane Mebtoul

L’extérieur que certains brandissent, en panne d’idées, discours  dont la majorité de la population n’y croit plus, ne peut agir  que si le Front social interne est lézardé. Face à une situation socio-économique qui s’annonce difficile, pouvoir et opposition  doivent  dire la vérité, car existent deux scénarios : statut quo et retour inévitable au FMI 2019/2020, les lois économiques étant insensibles aux slogans politiques, ou bien, l’Algérie ayant toutes les potentialités,  entame des réformes structurelles comme unique solution de sortie de crise, supposant une réorientation profonde de l’actuelle politique économique. Car l’Algérie sera ce que les Algériennes et les Algériens voudront qu’elle soit. 

1.-Pour l’Algérie et plus globalement pour le Maghreb et l’Afrique, est posée  tant la problématique d’une profonde moralisation de nos sociétés, fondée  sur plus de justice et de cohésion sociale  que l’adaptation de toute politique socio-économique  au nouveau monde, à l’aube de la quatrième révolution économique qui s ‘annonce entre 2017/2030, devant éviter de reproduire les schémas économiques périmés du passé. L’Algérie traverse en ce mois d’avril 2017, une crise de gouvernance et non une crise financière, mais attention cette crise de gouvernance pourrait se transformer en crise financière sans réformes horizon 2019. 

La majorité des partis politiques algériens  ne mesurent pas la gravité  de la situation,  n’apportant pas grand-chose par rapport au modèle économique 2017/2019 et 2020/2030 rendu public par le gouvernement. Il faudrait qu’ils apportent des critiques objectives pour l’améliorer, sachant qu’un   modèle économique n’a pas  de sens s’il n’est pas porté  par des forces sociales, économiques et politiques réformistes, le tout fondé sur le développement des LIBERTES au sens large. 

 2.- L’opposition est l’opposition et le pouvoir est le pouvoir. Tout pouvoir a besoin d‘une opposition forte, organisée avec des propositions productives pour se corriger, devant l’associer dans les grandes décisions qui engagent l’avenir du pays. L’Algérie a besoin pour éviter la léthargie et la stérilité, la tolérance des idées d’autrui et  avoir  le  même objectif, à savoir le développement économique et social tenant compte de la dure réalité mondiale où toute Nation qui n’avance pas recule forcément. 

Je suis  conscient, de la faiblesse de certains  programmes et du profil de certains candidats qui  doivent se prononcer sur l’avenir du pays, n’étant pas  dans une élection locale mais dans une élection législative où le mandat est national. Mais comme dans  tous les  pays, l’histoire  nous apprend que  la construction de la démocratie tenant compte des anthropologies culturelles ne se construit pas du jour au lendemain et est une œuvre de longue haleine.

 3.-Je respecte toutes les sensibilités, même ceux qui appellent au boycott. Face à la crise, l’Algérie a besoin, en ces moments difficiles,  de  tous ses enfants dans leurs diversités. Pour ma part, et ce malgré la faiblesse  des  programmes  des partis, prenant mes responsabilités, le vote étant un acte citoyen, j’appelle les algériennes et les algériens, le 04 mai 2017, à aller voter, pour le les partis du pouvoir ou ceux de l’opposition, en fonction de leur conviction. Je tiens à souligner  l’importance, pour la crédibilité des élections, de la décision du Ministère algérien de la Défense Nationale du vote en dehors des casernes. En bref, ce ne sont pas les étrangers qui feront les réformes à notre place : arrêtons les discours démagogiques. L’Algérie sera ce que les Algériennes et les Algériens voudront qu’elle soit.

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