La France et ses alliés envisagent un recours à la force si la médiation de l'Onu vient à échouer en Syrie, a dit mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.
"Ça ne peut pas durer indéfiniment. Nous souhaitons que les observateurs en nombre suffisant, au moins 300 (...) puissent se déployer dans les meilleurs délais", "dans la quinzaine", a dit Alain Juppé, à la presse à l'issue d'une rencontre à Paris avec des représentants de l'opposition syrienne.
Le rapport de l'envoyé spécial de l'Onu et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, devant le Conseil de sécurité de l'Onu, le 5 mai, sera "le moment de vérité", a souligné le chef de la diplomatie française.
"Si ça ne fonctionne pas, on ne peut pas se laisser défier par le régime. Il faudra passer à une autre étape sous chapitre 7 des Nations unies pour franchir un nouveau pas pour l'arrêt de cette tragédie", a-t-il ajouté.
Le chapitre VII de la Charte des Nations Unies traite des conditions de l'action du Conseil de sécurité "en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'actes d'agression".
Face à la poursuite de violences, la lenteur du déploiement des observateurs chargés de veiller au respect du cessez-le-feu censé être en vigueur depuis le 12 avril, continue de faire grincer des dents dans les rangs de l'opposition qui accuse l'Onu de "jouer avec les vies syriennes".
La plupart des opposants ont accueilli avec un mélange de colère et de résignation l'annonce mardi par le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'Onu, Hervé Ladsous, que le déploiement de 100 observateurs prendrait encore un mois.
Quinze observateurs, sur les 300 autorisés par le Conseil de sécurité de l'Onu, se trouvent déjà en Syrie.
Un petit groupe d'observateurs de l'Onu se trouve actuellement à Hama.
Le dirigeant de l'organisation libanaise Fatah al Islam se tue en déposant une bombe
Le dirigeant de l'organisation libanaise Fatah al Islam, Abdel Ghani Djaouhar, a par ailleurs péri en Syrie alors qu'il déposait une bombe, dans le cadre de la lutte aux côtés des insurgés, dit-on de source proche des services de sécurité libanais. Djaouhar est mort vendredi dernier à Koussaïr, à quelques kilomètres de la frontière libanaise, ajoute-t-on.
Enfin, aucune arme n'a été trouvée sur un navire allemand soupçonné de transporter des munitions en Syrie, a indiqué une source gouvernementale allemande.
Aucune arme sur le navire allemand
L'Atlantic Cruiser, qui appartient à l'armateur W.Bockstiegel, avait pris sa cargaison dans le port de Djibouti et faisait route vers la Syrie avant de changer de cap et de prendre la direction du port turc d'Iskenderun.
"Le ministère turc des Affaires étrangères a informé le gouvernement allemand mardi que l'inspection menée à bord de l'Atlantic Cruiser était terminée et que les autorités turques n'avaient trouvé aucune arme ou munition à destination de la Syrie à bord du navire", a dit cette source.
Algérie1 avec Reuters