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Après la forte mobilisation du 8 mars 2019, dépasser le statut quo par de profondes réformes politiques et économiques

09-03-2019 11:10  Pr Abderrahmane Mebtoul

Les derniers évènements  doivent être analysés   avec lucidité, privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie. Contrairement aux visions de sinistrose,  la population algérienne a montré sa maturité politique voulant de profonds changements dans la gouvernance, contrairement aux partis tant du pouvoir que de l’opposition souvent déconnectés des réalités sociales

1.-La forte mobilisation du 22 février, du 1er  et celle du 08 mars implique de bien analyser les aspirations de la société, pas la société civile  rentière vivant dans les salons ou celle qui a fêté le 08 mars dans des hôtels de 5 étoiles déconnectée de la société, mais celle que l’on a vue dans la rue composée de la majorité de  la jeunesse et des femmes. Dans ce cadre, comment ne pas  souligner la passivité de la majorité des organisations tant politiques que civiles pro -régimes qui se targuaient  d’avoir des millions  de voix  pour le candidat-président   Comment ne pas souligner la passivité  du  gouvernement pour ne  pas dire sa démission, certainement tétanisé qui a été incapable d’aller vers la population pour entendre  ses doléances comme le font les dirigeants d’autres pays. Ces remarques  s’adressent également aux partis et organisations de l’opposition,  la leçon donnée à la dirigeante du parti des travailleurs et à d’autres qui ont  voulu récupérer ce mouvement, qui ont  été hués, devrait servir de leçons.  Au moment où le monde traverse des bouleversements politiques, sociaux et économiques, où l’Algérie est interpellée par plus de  70 % de sa population revendiquant de véritables réformes démocratiques , condition d’un développement harmonieux et durable face à l’implacable mondialisation, nous devons rendre un grand hommage à notre jeunesse qui n’a pas connu le drame des années 1990-1999,impliquant un autre discours proche de ses préoccupations. Saluons sa maturité politique et les marches pacifiques sans violence, où les partis politiques toutes tendances confondues n’ont joué aucun rôle pour la mobilisation. Saluons  nos forces de sécurité qui ont su gérer d’une manière moderne ces évènements qui doivent être médités profondément par les partis du pouvoir et leurs satellites – faiblement représentatifs, pour ne pas dire non-représentatifs – ainsi que par toute l’opposition, qui s’est trouvée hors circuit.

2.-Tout d’abord je tiens à souligner que lors  d’une rencontre internationale au club des Pins à Alger devant le Premier ministre , les membres du gouvernement et  de plusieurs organisations nationales le 28 novembre 2014 au vu déjà des impacts de la chute du cours  du pétrole début juin 2014, j’avais préconisé, malgré la réticence de la majorité des membres   du gouvernement dont la majorité sont toujours en fonction,  épaulé  par plusieurs experts organiques présents qui prédisaient un retour du cours à 90/100 dollars,  un comité national anti- crise  et une grande conférence nationale inclusive  en vue de l’approfondissement des réformes politiques et économiques. J’avais réitéré cette proposition lors que j’ai été invité  en tant que personnalité nationale lors des consultations pour la  révision de la constitution de mars 2016. Toutes   ces propositions ne dataient pas d’aujourd’hui   puisque elles  étaient contenues le programme de  l’Association Nationale de Développement de l’Economie de Marché ADEM de 1992 agrément du ministère de l’intérieur 63/92 publié en langue nationale, français  et anglais largement diffusé au niveau national  et international avec comme axes directeurs «  réformes-démocratie-développement »  dont j’ai eu l’honneur d’être président de 1992 à 2016. Ensuite dans un ouvrage collectif publié en 2005 sous ma direction regroupant politologues, juristes, économistes et sociologues sous le titre « les défis de l’Algérie Etat de Droit- réformes et Démocratie ».  Par la suite entre 2005/2018   au vu des différentes élections  avec un très fort taux d’abstention notamment de la jeunesse lors des  les dernières élections législatives, tant de 2012 que de 2017 : en tenant compte des bulletins nuls et des données officielles du Ministère de l’intérieur, où  les 3/4 environ  de la population algérienne n’étant pas représentés par les élus, j’avais mis en relief  qu’il y avait urgence  d’une vision stratégique  en se posant cette question stratégique : que deviendra l’Algérie entre 2020/2030 ?  L’Algérie a toutes les potentialités, pour dépasser les tensions politiques, sociales et économiques actuelles mais doit s’attaquer à l’essentiel et non au secondaire, conformément à une « loi » des sciences politiques : 20 % d’actions bien ciblées ont un impact de 80 %. Mais 80 % d’actions mal ciblées ont un impact seulement de 20 %. Cette vision stratégique  devra être sous tendu   par une réorganisation institutionnelle reposant sur une refonte ministérielle  évitant les télescopages, avec un regroupement autour  de  grands ministères, (économie, éducation nationale ) pilotés par de grands managers évitant cette vision administrative bureaucratique de faire appel qu’aux walis.  Sur le plan local, j’avais préconisé une  véritable régionalisation économique avec  une réelle décentralisation  à ne pas confondre   et avec l’avatar néfaste du régionalisme, autour de quatre à cinq pôles régionaux. 

3.-Tout projet est forcément porté par des forces sociales d’où l’importance de la  réorganisation  du système partisan  et de la  société civile afin de rapprocher l’Etat du citoyen   et ce tenant compte de notre anthropologie culturelle, conciliant la modernité avec notre authenticité. Mais la dynamisation du système partisan et de la société civile afin d’en faire un instrument efficace d’encadrement de forces vives et un levier puissant de leur mobilisation n’a de chance de réussir que si le mouvement qui le compose ne soit pas au service d’ambitions personnelles inavouables et parfois douteuses. Différents scénarios sont possibles en fonction de l’état des rapports de forces au niveau interne, tenant compte de l’évolution de la stratégie des acteurs au niveau interne/externe( voir notre contribution www.algerie1.com ). Car nous avons un   système partisan déconnecté de la société. Selon certaines sources, le nombre de partis approche la soixantaine, souvent avec des alliances contre nature alors que dans les pays démocratiques, ces alliances se font par affinité idéologique et sur un programme clair. Aussi, excepté une minorité, la majorité se manifeste par une présence formelle et ostentatoire lors des élections meublant le vide, impuissants presque toujours à agir sur le cours des choses et à formuler clairement les préoccupations et les aspirations de la société réelle. En raison des crises internes qui les secouent périodiquement, du discrédit qui frappe la majorité d’entre elles, de la défiance nourrie à leur égard et à l’endroit du militantisme partisan, les formations politiques actuelles ont aujourd’hui une faible capacité à accomplir un travail de mobilisation , d’encadrement efficient, à contribuer significativement à la socialisation  politique et donc à apporter une contribution efficace à l’œuvre de redressement national. Le discrédit qui frappe les formations politiques, tant du pouvoir que de l’opposition, doit laisser la place à des formations crédibles, non crées artificiellement, sujettes donc à la possibilité d’une appréciation objective du statut et du rôle qui doivent être les leurs dans une société qui ambitionne de rejoindre le rang des sociétés démocratiques. 

4.-Nous avons également une  société civile atomisée. Contrairement aux idées reçues et illusoires des années passées, dans un contexte de désintégration sociale et d’une jeunesse « parabolée », la majorité des confréries religieuses officielles ont de moins en moins d’impacts :  la preuve des appels récents des immans pour les marchés n’ont  pas été entendu pouvant les discréditer à  terme aux yeux de la population . C’est que  la confusion qui prévaut actuellement dans le mouvement associatif national rend malaisée l’élaboration d’une stratégie visant à sa prise en compte et à sa mobilisation. Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traversent et sa relation complexe à la société et à l’État ajoutent à cette confusion et rendent impérative une réflexion urgente pour sa restructuration, son état actuel reflétant les grandes fractures survenues dans le système politique national. Ainsi la verra-t-on rapidement se scinder en quatre sociétés civiles fondamentalement différentes : trois au niveau de la sphère réelle et une, dominante, dans la sphère informelle. Le plus important segment de cette société civile, interlocuteur privilégié et souvent unique des pouvoirs publics, est constitué par des appendices du pouvoir, situés à la périphérie des partis du pouvoir et dont les responsables sont parfois députés, sénateurs, vivant en grande partie du transfert de la rente. Où sont  les organisations ceux qui se targuaient  de mobiliser des millions d’électeurs vivant dans des salons climatisés, déconnectés de la société face à ce mouvement de foules? Le deuxième segment est celui d’une société civile franchement ancrée dans la mouvance islamiste, avec là aussi des appendices de partis islamiques légaux. Le troisième segment est celui d’une société civile se réclamant de la mouvance démocratique. Faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, et minée par des contradictions en rapport, entre autres, avec la question du leadership. Pour ces trois premières sociétés civiles, leurs impacts pour le taux de participation aux dernières élections locales et législatives, malgré leur adhésion, ont été relativement faibles. Nous avons enfin une société civile informelle, inorganisée, totalement atomisée. Elle est de loin la plus active et la plus importante,  que nous avons vu le 22 février, le 1er mars et le 08 mars 2019, avec des codifications précises formant un maillage dense. Sans l’intégration intelligente de cette sphère informelle – non par des mesures bureaucratiques autoritaires, mais par l’implication de la société elle-même –, il ne faut pas compter sur une réelle dynamisation de la société civile. Car lorsqu’un État veut imposer ses propres règles déconnectées par rapport aux pratiques sociales, la société enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner avec ses propres organisations..

5.-Nous avons quatre  scénarios demandant non des solutions  juridiques mais des solutions politiques,  pour l’Algérie après ces évènements que l’on ne doit pas  prendre à la légère et comme rappelé précédemment partis et organisations du pouvoir et ceux  et l’opposition étant hors circuit. Or, partis politiques et sociétés civiles devront s’avérer d’autant plus capables à mobiliser la société que dans les années à venir, les réformes – longtemps différées pour garantir une paix sociale fictive,  seront très douloureuses

Premier scénario, non  souhaitable d’aller vers  l’état d’exception, sauf très graves crises majeures,  afin de préserver l’unité de l’ANP et des services de sécurité, La revue de l’ANP Al Djeich a clairement mentionné la symbiose entre l’ANP et son peuple devant éviter les drames des années passées  face aux inévitables tensions budgétaires et les enjeux géostratégiques 2019/2025/2030 au niveau de la région, l’Algérie étant comme viennent  de la rappeler plusieurs experts de l’OTAN un acteur stratégique de stabilisation.

Le second  scénario, est d’aller vers l’élection présidentielle. Au vu des désistements des candidats sérieux, et de l’atmosphère actuelle   c’est uns scenario  à hauts risques si les tensions perdurent, pour la stabilité du pays. Les décideurs devront  analyser tous les imapcts de cette option toutes en privilégiant  la sécurité nationale.

 Le troisième  scénario, est l’application e l’article 102 qui relève des prérogatives exclusives du conseil constitutionnel  Cela donne pouvoir au président du  sénat d’aller vers des élections.  Au vu de  la situation explosive actuelle c’est un scénario qui pourrait provoquer une anarchie dans la mesure où le temps est trop court, la rue n‘ayant  pas de représentants officiels, étant un mouvement spontané non organisé et même les partis d’opposition  et du pouvoir demandant du temps pour s’organiser.

 Le quatrième  scénario, évitant le vide juridique, et devant être pragmatique s’adapter étant un signe d’intelligence , où seul le président selon la constitution peut  prendre des décisions majeures ,  est le report des élections d’environ  une année  avec une période de transition avec promesse de ne pas  briguer un cinquième mandat  , d’élections libres et transparentes,  le remplacement , de  l’actuel gouvernement y compris le premier ministre, avec un gouvernement non partisans de technocrates , évitant les mêmes figures largement décrié par la jeunesse  que l’on voit depuis 2000  non  crédibles  et donc  la mise sur table de toutes les revendications lors de la conférence nationale avec deux options. Il appartiendra à la rue de s’organiser en élisant ses représentants  pour que ses revendications soient prises en charge.   La première option de cette conférence est  la totale transparence des élections, avec de véritables contrepouvoirs, le remplacement de l’instance de surveillance de sélections, laissant le soin au futur président de réviser la constitution,  de dissoudre éventuellement les assemblées élues et d’aborder   les réformes économiques et politiques majeures  étant pilotée par  un comité de sages non partisans, le président actuel étant le garant de cette transition qui ne se présenterait pas  aux élections .La deuxième option de cette conférence outre la totale transparence des élections, serait la  révision de la constitution incluant  de profondes réformes économiques et politiques toujours  pilotée par  un comité de sages non partisans, le président actuel étant toujours le garant de cette transition d’une année qui ne se présenterait pas  aux élections . ( Voir mon interview chaine3 Alger 09/03/2019 -13h).

6.- Il  s ‘agit impérativement de revoir l’actuelle  trajectoire économique 2019/2024/2030 souvent oublié ayant des incidences politises et sociales avec le risque d’aller vers le FMI courant 2022. L’objectif est de privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie avec pour objectif stratégique le développement national indissociable avec le développent des libertés, existant un lien dialectique entre démocratie et développement, car aucun pays ne peut faire les réformes à notre place, le devenir de l’Algérie étant  entre les mains des Algériennes et Algériens. L’Algérie, acteur indispensable à la stabilité euro-méditerranéenne et africaine, peut faire aboutir le  processus des réformes inséparables d’une profonde démocratisation de sa société. Dans le monde des affaires les sentiments n’existant pas, seules les réformes permettront la croissance économique et la réduction des lancinants problèmes du chômage et de la pauvreté. Tout obstacle à ces réformes ne fait que diminuer le taux de croissance, accroît l’insécurité du pays et, par là, contribue à la déstabilisation sociale et politique. Le temps étant de l’argent, tout retard dans le processus des réformes induira des coûts sociaux plus importants, et supportés par les plus défavorisés.  Il est temps d’avoir des prospectives à moyen et long terme, afin de corriger les erreurs du passé, éviter de naviguer à vue en ignorant les aspirations de la société. La question stratégique est la suivante : ira-t-on vers un réel changement salutaire en réorganisant la société, du fait des bouleversements géostratégiques mondiaux annoncés entre 2019-2025-2030 ou  assisterons-nous simplement à des replâtrages, différant dans le temps les inévitables tensions sociales par la redistribution de la rente ? La refonte de l’État, dont l’administration, l’intégration de la sphère informelle, les réformes des systèmes financier, fiscal, douanier et socio-éducatif, les mécanismes nouveaux de la régulation et de la cohésion sociale, l’optimisation de l’effet des dépenses publiques et la nouvelle gestion des infrastructures reposant sur la rationalisation des choix budgétaire posent la problématique du devenir de l’économie algérienne. L’économie algérienne est une économie actuellement totalement rentière avec plus de 98 % d’exportation avec les dérivés (600 millions seulement d’exportation de produits manufacturés en 2018 contrairement à de faux discours) provenant de l’éphémère ressource d’hydrocarbures allant vers l’épuisement. Idem pour environ 96 milliards de dollars de réserves de change (à la fin de février 2019), qui seront volatilisés d’ici à la fin de 2022, en cas de non-changement de politique économique et au rythme actuel des sorties de devises. Attention également à cette politique hasardeuse du financement non-conventionnel  qui a atteint 6 556 milliards de DA au 31 janvier 2019, dont 2 185 milliards de DA en 2017, 3 471 milliards de DA en 2018 et près de 1 000 milliards de DA en janvier 2019, avec un emprunt supplémentaire d’une valeur de 500 milliards de DA, dont une grande partie sera destinée à la Caisse nationale des retraites (CNR), représentant environ 28 % du PIB. Dans le même temps, la dette publique, qui s’élève à plus de 36 % du PIB à la fin de 2018, risque de conduire dans deux à trois ans à une spirale inflationniste incontrôlée. La réforme globale est la condition indispensable à la production et aux exportations hors hydrocarbures, évitant ces subventions généralisées, sans ciblage et socialement injustes, ainsi que les assainissements des entreprises publiques, répétés  sans résultats probants.  L’Algérie a besoin pour sa crédibilité nationale et internationale de rassembler tous ses enfants dans leur diversité et non de nous diviser, nécessitant un minimum de consensus économique et social qui ne saurait signifier unanimisme, signe de décadence de toute société afin de stabiliser le corps social. Les réformes  au-delà des résistances naturelles des tenants de la rente, en réhabilitant la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption qui devient une menace pour la sécurité  nationale, concrètement et pas seulement par des textes de lois,  et le capital humain, sont la base du développement. Les cris de la jeunesse en ces mois de février et mars 2019 pour un profond changement doivent être entendus afin que l’Algérie puisse relever les défis du XXIe siècle caractérisés, en ce monde interdépendant en perpétuel mouvement, par d’importants bouleversements géostratégiques tant dans le domaine sécuritaire, économique, politique, social et culturel. Contrairement aux visions de sinistrose, j’ai pleinement confiance en la maturité de la population algérienne, un grand peuple,   comme il l’a démontré tout au cours de sa longue histoire millénaire et récemment par sa maturité politique. La réussite des réformes pour faire de l’Algérie un pays émergent, ayant toutes les potentialités,  doit reposer, sur cinq  axes : sécurité stabilité du pays, rassemblement, refondation de l’État, démocratisation et réformes économiques conciliant efficacité économique et une profonde justice sociale.  [email protected]m

Références 

Contribution sur ce sujet paru au site international Africa-Presse Paris France  

-Pr A. MEBTOUL (1/3) : -« Le développement de Algérie implique la réforme du système politique »  8 août 2018 

Pr A. MEBTOUL (2/3) :« Il est urgent d’adapter nos partis politiques algériens, pour la majorité liés à des intérêts de rente » 9 août 2018

Pr A. MEBTOUL (3/3) : « Pas de développement pour l’Algérie sans vision stratégique d’une économie hors hydrocarbures » 10 août 2018

-  Pr A. MEBTOUL : « Les cris de la jeunesse d’Algérie pour un profond changement doivent être entendus »  5 mars 2019

-Ps- un débat a eu  lieu sur ce sujet le 09/03/2019 à 13h sur la radio chaine 3 avec le Pr Abderrahmane 

Chaine  Radio 3 Alger actuel 09.03.2019 NAHLA BEKRALAS/ FATIMA SABRI

Actuel a recu aujourd'hui le pr mebtoul, taibi et cherif driss politoqogue , enseignant à l'ecole de journalimse le debat a ete porté sur les possibles sorties de crise pour l'algerie apres le 3eme vendredi de manifestations

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