Les incidents à l'origine de l'annulation du meeting du directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika à Béjaia ont fait réagir le président de la Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle (CNSEL), des partis politiques et candidats à la présidentielle du 17 avril.
Ainsi le président de la CNSEL, Fateh Boutbik, a vivement condamné, les incidents survenus à Bejaïa, qui ont provoqué l'annulation du meeting du directeur de campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal.
S'exprimant au cours d'une conférence de presse organisée après ces incidents, Boutbik a "condamné, une nouvelle fois, toute forme d'agissement et d'acte violence visant à perturber la campagne électorale, après les cas signalés à Djelfa et Blida".
Il a précisé qu'"aucun rapport officiel n'a été établi, pour le moment, sur ces événements", et la CNSEL a "dépêché son représentant au niveau de cette wilaya sur place pour faire le constat", ajoutant qu'une réunion sera tenue dimanche "après avoir tous les détails des faits, pour prendre les mesures adéquates, conformément à la loi".
Boutbik a déploré ces violences, les qualifiant d'"inadmissibles et contraires aux pratiques démocratiques quelle que soit la partie ou la personne visée", appelant, à la sagesse, au dialogue et au civisme et d'éviter tout débordement et toute forme d'extrémisme".
De son côté, la secrétaire générale du parti des travailleurs (PT) et non moins candidate au scrutin présidentiel, Mme Louisa Hanoune qualifie l'empêchement de la tenue d'un meeting de Selall à Béjaia de "dérive dangereuse et inacceptable".
"Je suis profondément touchée pas ces informations. Je viens de discuter avec les responsables du parti (PT) pour en savoir plus", a-t-elle déclaré à la presse au terme d'un meeting qu'elle a animé au titre de la campagne électorale, qualifiant cet incident de "dérive dangereuse et inacceptable".
"Cela ne ressemble pas aux habitants de la wilaya de Bejaia qui ont une tradition démocratique", a-t-elle ajouté. "C'est le système du parti unique qui a privé le peuple du droit de l'expression libre, car chacun est libre d'exprimer son opinion mais dans le respect et sans que cela risque de nous entraîner vers le dérapage", a-t-elle mis en garde.
"Nous ne pouvons pas au nom de la démocratie et de l'opposition recourir aux pratiques plus dangereuses que celles du parti unique".
La secrétaire générale du parti a, dans ce contexte, condamné "l'agression des journalistes chargés de couvrir le meeting de M. Sellal, estimant que ces derniers étaient face à "un défi historique".
Pour s part le chargé de la Communication au niveau de la direction de campagne du candidat du Front El-Moustakbal, Abdelaziz Belaid, Ahmed Bensebane a condamné l'agression dont étaient victimes des citoyens venus prendre part au meeting que devait animer samedi à Bejaia, Abdelmalek Sellal directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika.
"Nous condamnons toute forme de violence entre Algériens", a déclaré M. Bensebane à l'APS ajoutant que "tout citoyen est en droit d'avoir un avis politiquement différent, qu'il soit pour ou contre le boycott ou même partisan d'un quelconque candidat". Il a, en outre, insisté sur la nécessité de "cesser de revendiquer nos droits au détriment de ceux des autres", affirmant que l'agression qui a eu pour cible, samedi à Bejaia, les participants à un meeting et des journalistes "est une attitude irresponsable et inacceptable pour le Front El Moustakbal". Enfin, M. Bensebane a souligné la nécessité d'instaurer un dialogue entre Algériens, souhaitant un prompt rétablissement à tous les blessés.