C’est un Amar Saâdani tout à fait serein qui s’est présenté cet après midi devant les journalistes pour répondre aux questions qui agitent l’actualité politique nationale.
Droit dans ses bottes de soldat du président, le secrétaire général du FLN a affiché une certitude quasi mathématique de ce Abdelaziz Bouteflika, sera candidat à la prochaine présidentielle.
Une fois de plus et contre vents et marées, Amar Saâdani a martelé sa «conviction» que le président Abdelaziz Bouteflika va annoncer sa candidature juste après la convocation du corps électoral. «La loi lui donne encore le temps pour annoncer sa candidature», soutient-il, glissant que Bouteflika sera élu parce que le «peuple algérien veut la stabilité». Pour Saadani le président Bouteflika incarne «la paix, la stabilité et le développement de l'Algérie».
La majorité des journalistes ayant couvert la conférence de presse du chef du FLN en est ressortie du siège de Hydra plus au moins édifiée que l’option du 4ème mandat revient très fortement. L’assurance affichée par Saâdani, responsable de la première force politique, ne pouvait laisser indifférent. Mieux encore, il a sévèrement taclé ses adversaires notamment le groupe de Belayat qu’il a qualifié de «chargés de mission». Grave accusation que Saâdani n’aurait osé proférer s’il n’avait pas assuré ses arrières.
Le 4ème mandat ? une certitude...
Par ailleurs, le conférencier s’est inscrit dans l’après présidentielle, en réclamant séance tenante, à ce que la chefferie du gouvernement lui revienne en tant que parti majoritaire. Cette revendication, il l’a emballé dans ses appels incessants pour la révision de la Constitution. «Le parti du FLN n'appelle pas à la révision de la Constitution pour défendre un 4ème mandat pour le président Bouteflika, car il a le droit de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle, ni pour créer le poste de Vice-président, mais pour que le FLN, parti majoritaire (au Parlement), soit aussi majoritaire au gouvernement et puisse le diriger le gouvernement», s’est-il défendu.
Une revendication somme toute légitime même si le FLN de Saâdani ne doit sa victoire ni à son programme et encore moins à l’activisme de ses responsables. En effet, n’était le fameux discours du président à Sétif où il s’était déclaré militant du FLN pour mobiliser les électeurs, le parti aurait subi la déculotté lors des législatives de 2012.
Au final, cette sortie médiatique du chef du FLN aura peut être permis de sonner la fin de la récréation pour ceux qui croyaient que la messe était dite pour Bouteflika. Saâdani annonce à qui veut bien l’entendre qu’il va falloir compter avec Bouteflika pour de longues années encore… Un très brusque retournement de situation qui va donner le tournis à certains amateurs des scénarios qui relèvent plus de la politique fiction que de la politique tout court.