Les propos que le nouveau patron du Front de libération nationale (FLN) aurait tenus au sujet de la restructuration des services de sécurité, opérée le mois dernier par le président Bouteflika, ont provoqué une onde de choc au sommet de l’État.
Ce qui lui a valu un recadrage musclé de la part du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l’occasion de sa visite mardi à Sétif. « De temps en temps vous entendez des gens vous raconter que nous ne nous entendons pas au sein du gouvernement, du pouvoir... Soyez rassurés, notre entente est parfaite. De temps en temps des voix se permettent de parler au nom des institutions ou du peuple. Je vous le dis, l’Institution militaire est homogène ».
Puis d’enfoncer encore le clou en assenant « que chacun s’occupe de ce qui le regarde.Un élu est un élu, un responsable de parti est un responsable de parti, nous ne voulons, d’aucun intermédiaire et les institutions doivent être respectées. Pour le reste, c’est au peuple de choisir, le moment venu celui qu’il veut où il veut et sans intermédiaires ».
La charge est forte. Si bien que Saâdani a cherché à se défausser sur l’agence Reuters en l’accusant d’avoir déformé ses propos. «Les journalistes ont fait de fausses lectures de mes déclarations. On m’a fait tenir des propos que je n’ai pas tenus. J’ai parlé en mon nom personnel, pas au nom du président de la République, ni du gouvernement ni du parlement, ni au nom de quiconque. J’ai évoqué des questions connues, les décrets ont été signés et rendus publics ».
Dans cet entretien, à Reuters, dont il conteste le version publiée, Saâdani a dit en substance "fini le temps des faiseurs de rois" allusion directe au Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Et il ajoute que « le président Bouteflika a décidé de mettre fin au rôle politique du DRS ».
Le patron du FLN qui multiplie à la « veux-tu-en-voilà » les déclarations, après un sevrage de plusieurs années, à cause de son passage à la trappe, cherche aussi à atténuer la teneur des propos qui lui sont prêtés en estimant que « ce qui se passe autour de l’Algérie est plus important que ce qui se passe à l’intérieur ». Dénonçant ce qu’il considéré comme de l’agitation « Al tahridj », il appelle à « la sérénité et à la responsabilité pour la stabilité du pays ».
Plus précis au sujet des attaques contre le DRS , qui lui sont prêtées par Reuters, il dit être respectueux des institutions. « Nous respectons toutes les institutions, il y a eu fausse lecture. Nous n’avons pas parlé pas d’une personne en particulier. Le rôle de l’institution militaire est de défendre le pays. Et elle est homogène et tout ce qui a été dit en dehors de ça n’engage que sa personne », a-t-il insisté.
Saâdani reprend la thèse du complot chère à l’époque du parti unique pour conclure qu’il s’agit d’une compagne féroce qui le vise en tant que Secrétaire général, qui vise le parti, qui vise le Abdelaziz Bouteflika , en tant que président d’honneur du parti ». Sauf que Saâdani, en apportant son démenti , lors d’une rencontre au siège du parti avec des représentants des enfants de Chouhadas, n’a pas dit qui sont les auteurs de ce complot, qui est selon lui en rapport avec la prochaine élection présidentielle.