C’est un Amar Saâdani au ton grave qui s’est exprimé mardi en marge de la réunion du bureau politique du FLN sur la situation dangereuse qui prévaut actuellement au sud du pays, dont lui-même est originaire.
En cause, la colère citoyenne contre l’exploitation du gaz de schiste. Il accuse d’abord le gouvernement, pour avoir mal géré la situation au niveau de la communication. «Je ne comprends pas que le gouvernement explique dans un premier temps que le gaz de schiste c’est un projet à long terme, après 2022, puis du jour au lendemain et sans crier gare, il annonce le passage à l’exploitation », s’étonne le patron du FLN.
Ce dernier estime qu’il aurait fallu commencer par sensibiliser les populations locales pour leur expliquer que cette exploitation de cette source d’énergie ne présente aucun danger sur la santé des citoyens ni sur l’environnement ».
Amar Saidani partage sans le dire la colère des habitants du Sud qui préparent d’ailleurs une grande manifestation pour jeudi. Mais Saidani pointe du doigt les partis politiques « qui ne se rappellent la région que lors des campagnes électorales ». Les accusations vont aussi à son propre parti et ses députés à qui il reproche de ne pas avoir fait un travail de sensibilisation. Ce qui ne saurait d’ailleurs tarder selon lui, puisque les députés FLN sont appelés à se déplacer sur le terrain.
Il demande aux autres partis politiques de faire pareil. Saâdani a indiqué par ailleurs qu’il comptait saisir le président Bouteflika sur la question. »Nous avons abandonné cette région », assenne t-il en se posant cette question : « « Est-il normal que tous les centres de formations soient situés dans le nord. Les policiers, les gendarmes, les douaniers, les administrateurs sont formés dans le nord.
Les grands projets sont attribués à la région du nord. Qu’a-t-on fait alors pour le Sud ? Qu’a-t-on fait pour que les habitants du sud ne se sentent pas marginalisés » interroge-il. Puis de revenir sur les émeutes qui ont dernièrement secoué la ville de Touggourt. « Á Touggourt les gens sont sortis pour les terrains, à Tamanrasset pour la sécurité, à Ouargla pour le travail et aujourd’hui à In Salah. Je crains que le Sud ne soit utilisé comme prétexte pour déstabiliser le pays, comme ce fut le cas pour nos voisins qui ont connu des révoltes ces dernières années ».
A ce propos, il lance un appel pour les partis politiques, les invitant « à faire preuve de responsabilité et à placer l’intérêt du pays , son unité au dessus des calculs partisans ». Autre sujet abordé par Saâdani, la révision de la constitution qu’il dit être le projet politique phare du président Bouteflika qui compte, selon lui doter le pays d’un texte qui fera une grande place au rééquilibrage des pouvoirs, au droit de l’opposition et à la liberté d’expression.
Au sujet du remaniement du gouvernement dont il avait annoncé l’imminence, il persiste et signe en assurant qu’il aura bien lieu, mais sans donner de date précise.