Ali Benouari candidat à la candidature, qui n’a pas pu réunir le nombre de signature requis pour être admis à la compétition a animé mardi une conférence de presse à Alger pour se défendre des accusations d’appel à une intervention étrangère, portée contre lui par Louisa Hanoune et des proches du président Bouteflika.
Juste pour rappel, il y a quelques jours, il avait adressé trois lettres ouvertes respectivement au président américain, Barack Obama, au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et au président de la Commission européenne, Manuel Barroso, au sujet de ce qu’il considère comme des prémices de la fraude, en prévision de la présidentielle du 17 avril.
"Non, je n'ai jamais incité au soulèvement, comme je n'ai jamais appelé à l'intervention étrangère. Mes propos ont été déformés. Ce sera au peuple algérien de décider comment il doit réagir" s’est-il défendu, en rappelant au passage que les partisans du boycott menacent déjà de faire descendre le peuple dans la rue, s’il y a fraude.
L’ancien ministre du plan s’est également interrogé sur le silence de ceux qui l’accusent aujourd’hui lorsqu’il avait écrit une lettre au parlement européen. «C’était une indication de ma position qui concluait que seul le peuple algérien est en mesure de vérifier la régularité du scrutin », a-t-il fait valoir en disant qu’il a « la conscience tranquille » et qu’il n’a pas de leçons de patriotisme à recevoir de personnes et encore moins de ceux qui lui font le procès.
«Mes lettres sont ouvertes et explicites. Ce que j'ai dis s'y trouve. C'était pour signaler qu'il y avait non seulement une réelle ferveur démocratique en Algérie mais aussi quelques risques de dérapages comme la fraude électorale par exemple». Benouari remonte à l’histoire de la Révolution, précisément à l’époque du Gouverneur français Naegelen (?) pour expliquer la défiance des algériens à l’égard des messes électorales.
Puis de retourner l’accusation contre ses contempteurs. «Moi aussi j'ai des questions à poser : Pourquoi demander des observateurs étrangers pour surveiller des élections présidentielles en Algérie ? A-t-on déjà vu des observateurs algériens surveiller des élections présidentielles en Europe ou aux Etats-Unis ? Et puis, c'est quoi l'ingérence étrangère ? Les étrangers vivent parmi nous et tous les jours, ils interviennent dans nos affaires. On ne peut plus vivre en autarcie, il y a une homogénéisation des modes de vie, il y a Facebook, etc.», tente t-il de convaincre. Mais le but du procès qu’on lui fait, dit-il, est ailleurs : « nuire à Ali Benflis » à qui il avait apporté son soutien.