Le roi et son makhzen vivent sans doute l’une des plus délicates périodes depuis bien longtemps. En effet, le royaume si habitué à se draper du parapluie des grandes puissances notamment la France et les Etats unis pour opérer sans risques dans les territoires occupés, se retrouve au centre de tirs croisés. La communauté internationale en a visiblement assez de ce Maroc qui joue à l’enfant gâté en se croyant tout permis.
Après avoir tenté de fourrer son nez au Sahel pour gêner le leadership de l’Algérie, il se réveille aujourd’hui complètement sonné d’être à la marge même dans son voisinage immédiat. Mis hors d’état de nuire au Mali, non concerné en Libye et critiqué sur ses violations massives des droits de l’homme au Sahara occidental, Rabat est réduit à proposer ses soldats pour servir de body-guards au monarchies du Golfe contre Daesh…
Au sein de l’ONU, le royaume fait pâle figure en étant en conflit ouvert avec le Secrétaire Général Ban Ki-Moon et les Etats unis au sujet de son refus d’accueillir Christopher Ross, l’envoyé spécial au Sahara occidental ainsi que sa nouvelle collègue Kim Bolduc, en qualité de chef de la MINURSO. De fait, le Maroc se retrouve au milieu du cercle de feu alors même que la situation économique et sociale n’est guère rassurante.
Un royaume aux abois
En face, l’Algérie a repris largement des couleurs sur la scène internationale sous la conduite d’un diplomate chevronné qui a réactivé ses réseaux en Afrique et au Conseil de sécurité.
Alger est redevenu la destination privilégiée pour qui veut amorcer un processus de paix ou veut un conseil sur la conduite à tenir pour réconcilier des parties en conflit.
Qu’il s’agisse des maliens ou des libyens, l’Algérie a déployé des efforts colossaux pour tenter de trouver des terrains d’entente entre les différentes factions. Au Mali, on y est presque, puisque un 3ème round de négociation se déroule en ce moment même à Alger à l’abri des projecteurs.
En Egypte, le Premier ministre Abdelmalek Sellal est reçu ce matin par le président égyptien Al- Sissi pour examiner les derniers réglages avant le lancement d’un dialogue inclusif amorcé par Alger. Ces deux pays voisins qui plus est plus forts dans la région accordent ainsi leurs violons pour amener les libyens a faire taire les armes et s’assoir autour d’une table.
L’éloge de Bernardino
Preuve de ce leadership algérien, l’envoyé spécial des Nations unies en Libye, Bernardino Leon a affirmé, aujourd’hui jeudi à Alger, que « le rôle de l’Algérie est vital dans la résolution du dossier libyen en raison de sa position qui privilégie le dialogue politique soutenu par les Nations Unies et la communauté internationale. L’Algérie est contre une confrontation entre les différents acteurs libyens et contre une intervention militaire étrangère »
Le représentant onusien a qualifié l’Algérie d’acteur très reconnu et très important pour les Nations Unies et l’ensemble de la communauté internationale» tout en relevant que «l’Algérie a tout pour être un pays incontournable en raison de ses dimensions arabe, régionale, africaine et internationale ».
Certain que ces éloges ne vont pas plaire à Rabat. Mais on ne s’impose pas sur la scène diplomatique en multipliant les provocations verbales contre son voisin au prétexte qu’il soutient le droit d’un autre peuple voisin à son autodétermination.
Le royaume du Maroc devrait se rendre compte que sa politique et sa stratégie de tension permanente est illusoire face à la force tranquille algérienne.