Algérie 1

Icon Collap
...

Air Algérie : Un hôtel à la place du siège social de la compagnie ?

01-10-2017 12:38  La Rédaction

Dans une note adressée à sa hiérarchie, l'actuelle direction d'Air Algérie, fait part d'une décision du tribunal d'arbitrage international basé en Suisse et qui somme la compagnie aérienne de verser 150 milliards de centimes au profit du groupe canadien spécialisé dans les travaux publics, S.M.International Construction Inc (SMI) faute de quoi ses avions seront bloqués au Canada.

Cette même affaire a été également confiée à l'office central de répression de la corruption qui a eu à écouter plusieurs responsables afin de déterminer si ce contrat de 83 millions d'euros était entaché d'actes de corruption. Des révélations d'un homme d'affaires canadien nommé Antonio "Tony" Accurso, avaient mis la puce à l'oreille des enquêteurs. Ce dernier rapporte, que peu avant la signature du contrat, une rencontre a eu lieu sur un yacht en Méditerranée entre des cadres de la compagnie et des dirigeants de SMI.

Devant le tribunal d'arbitrage, SMI demandait 90 millions d’euros de dommages et intérêts pour rupture abusive du contrat de construction du nouveau siège d'Air Algérie. Au mois de juin 2014, le groupe canadien décide de saisir la Chambre de commerce internationale (CCI) de Paris, qui a identifié la CCI de Genève comme lieu d’arbitrage. 

La rupture de contrat a été initiée par l'ancien PDG Mohamed Salah Boultif (juillet 2011-Mai 2015), ne voulant pas porter le chapeau des surcoûts.

Ce contrat a été signé par l'ancien PDG Abdelwahid Bouabdallah (2008-2011), en date du 19/02/2011 pour un montant de 83 millions d'euros et le chantier a démarré le 06 juin 2011. Selon le document précité, Bouabdallah aurait, en quelque sorte, leurré les canadiens en leur faisant croire qu'il s'agissait de la réalisation du siège d'Air Algérie au niveau du centre d'affaires de Bab Ezzouar alors qu'il s'agissait d'un...hôtel.

En effet, en cours de route, d'importantes modifications techniques, en violation des clauses du contrat semble t-il, ont été apportées par le bureau d'études libanais, Khatib et Allami et le projet ainsi remanié ressemblait de plus en plus à un hôtel. Les modifications ont poussé les canadiens à demander des frais supplémentaires refusés par la nouvelle direction sous Boultif, qui a été obligée de résilier le contrat.

La question qui se pose aujourd'hui : Un hôtel pourquoi faire ? Et surtout pourquoi ce subterfuge et que cachait-il ?

Résultat des courses, la compagnie aérienne publique, Air Algérie, est sommée de verser 150 milliards de centimes au profit du groupe canadien faute de quoi ses avions seront bloqués au Canada. 

Décidément, Abdelwahid Bouabdallah n'a pas laissé que de bons souvenirs de son passage à Air Algérie, caractérisé par des recrutements massifs de fils et de filles de..., et par la décision de l’Organisation européenne de l’aviation civile, qui avait instruit la compagnie nationale d’immobiliser cinq avions de sa flotte et exigé leur maintenance en urgence, affirmant qu’ils seront interdits d’atterrissage dans les aéroports européens.

On se souvient également de l'affaire de cet avion saisi à Bruxelles en 2014, à la suite d'un conflit avec K'AIR BV qui avait engagé en 2011 une procédure d'arbitrage auprès de la Cour internationale d'arbitrage, qui avait rendu un jugement condamnant Air Algérie à une indemnisation de 2 millions de dollars. L’affaire avait viré à la crise diplomatique. Alger avait rappelé ses ambassadeurs en Belgique et aux Pays-Bas, pour "consultations", tandis que le ministère algérien des Affaires étrangères avait convoqué  les ambassadeurs des deux pays en poste en Algérie.



Voir tous les articles de la catégorie "Indiscrétions"