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Air Algérie retrouve (enfin) l’Afrique

11-11-2014 17:40  Rafik Benasseur

Il était grand temps que Air Algérie déploie ses ailes sur le contient africain auquel elle a tourné le dos depuis des décennies. Mieux vaut tard que jamais dirions-nous puisque la compagnie nationale a décidé enfin devoir regarder aussi vers le sud du pays.

C’est assurément une bonne nouvelle que vient d’annoncer le ministre des transports Amar Ghoul à savoir l’ouverture de nouvelles dessertes vers l'Afrique du Sud, le Nigeria, l'Ethiopie, Djibouti, et le Tchad. C’était à l’occasion de la 46ème assemblée générale de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRA) qui se tient du 10 au 11 novembre à Alger.

Le ministre a souligné qu'Air Algérie allait «tirer profit» de la croissance économique du continent africain en ouvrant de nouvelles lignes vers l'Afrique du Sud, l'Ethiopie, Djibouti, le Nigeria et le Tchad.

Mais au-delà de l’enjeu strictement économique pour Air Algérie, l’ouverture de ces nouvelles dessertes confirme le redéploiement diplomatique de l’Algérie en Afrique. C’est en effet un message fort envoyé par l’Algérie aux pays africains à savoir qu’elle va valoriser et renforcer substantiellement sa présence sur le continent.

Il était temps...

Et pour cause, la compagnie nationale a brillé par son absence depuis des décennies dans ce continent où l’Algérie était la «Mecque des révolutionnaires» et un modèle à suivre pour ceux qui luttent pour leur émancipation.

Il faut dire que le travail de proximité du ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra, a fait mouche notamment au Sahel et en Afrique de l’ouest.

Aussi, le leadership d’autres diplomates algériens à l’image de Ismail Chergui, Haut commissaire à la paix et la sécurité à l’Union africaine, et Said Djinnit envoyé spécial du SG de l’ONU dans la région de l’Afrique de l’Ouest et aujourd’hui des Grands Lacs, a été pour beaucoup dans le retour triomphal de l’Algérie en Afrique.

La bataille du ciel avec la RAM

L’ouverture des liaisons aériennes avec certaines capitales constitue donc une confirmation et un couronnement de cet activisme diplomatique de l’Algérie.

Amar Ghoul a annoncé par ailleurs, la construction de cinq nouvelles tours de contrôle et la réalisation d’un centre de contrôle d’aviation à Tamanrasset qui servira aux autres utilisateurs de pays africains. Voilà un projet structurant qui est de nature à pérenniser cette vision africaine d’Air Algérie où il y a certainement des parts de marché à prendre. Curieusement, Air Algérie sera appelée à croiser le fer avec la Royal Air Maroc (RAM) qui domine le marché africain depuis des années.

Très concurrent au plan diplomatique, l’Algérie et le Maroc vont se retrouver aussi en compétition sur le ciel africain très bientôt.



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