L’option d’un «retour» en Afrique de l’Algérie commence réellement à prendre forme et c’est tant mieux. Depuis janvier dernier, Alger a connu un ballet de chefs d’Etats, de gouvernements et de ministres des pays africains.
Pour certains, à l’image du président du Kenya et du Sénégal c'est quasiment la première fois qu’ils mettent les pieds en Algérie en dehors du sommet de l’Union Africaine en 1999 et celui du Nepad.
Notre pays a hélas tourné le dos au Continent durant les années de braises du terrorisme et même après.
Un continent qui est pourtant sa profondeur stratégique et où il dispose de solides liens historiques hérités de la Révolution algérienne qui a inspiré beaucoup de dirigeants africains encore au pouvoir.
Il est heureux de constater que «La Mecque des révolutionnaires» comme la désignait Amilcar Cabral soit devenue ces derniers temps La Mecque des diplomates africains. Du coup, l’Algérie s’impose à nouveau comme un leader naturel du contient aux côtés de l’Afrique du sud et du Nigeria.
C’est que notre pays a tout à gagner en retrouvant l’Afrique où se joue l’avenir du monde. Au-delà des dividendes diplomatiques à engranger en terme de leadership, l’Algérie pourrait aussi tirer profit d’un point de vue économique.
Rattraper le temps perdu
L’Afrique est en effet un immense marché qui tend les bras à des entreprises algériennes créatrices de richesses qui pourront faire de bonnes affaires. Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) s’apprête d’ailleurs à installer une représentation dans le continent noir pour dénicher des projets d’investissement et d’exportations.
Dans le même sillage, le Président Directeur Général de la compagnie aérienne Air Algérie, Mohamed Salah Boultif a annoncé, aujourd’hui lundi, l’ouverture de pas moins de 13 nouvelles lignes internationales d’ici fin 2017 vers les Etats-Unis, l’Afrique et l’Europe.
Lors de son intervention au Forum du quotidien Liberté, il a précisé que des lignes seront ainsi ouvertes notamment entre Alger et Addis-Abeba (Ethiopie) et entre Alger et N’djamena (Tchad) vers fin 2015 ou début 2016 à raison de trois vols par semaine. En 2016, Air Algérie compte rallier Libreville (Gabon), Douala et Yaoundé (Cameroun), Marrakech (Maroc) alors que les lignes devant relier Alger à Conakry (Guinée), Banjul (Gambie), Cotonou (Benin) et Lomé (Togo) sont prévues d’après lui en 2017.
Toutes ces connexions aériennes vont certainement rapprocher l’Algérie de l’Afrique et remettre notre pays au cœur du Continent au vrai sens du terme. C’est incontestablement un très bon investissement économique et diplomatique qui va donner ses fruits, tôt au tard.