Tout porte à croire que les jours de Mohamed Salah Boultif à la tête d’Air Algérie sont bel et bien comptés. Il est vrai que cette compagnie a brillé cet été par toutes sortes de scandales qui ont fini par impacter négativement l’image de l’Algérie en international sans compter les souffrances des passagers livrés à de dantesques galères, suite à des annulations et retards en cascades des vols en provenance et à destination des villes françaises en particulier.
Face à une telle situation, le ministre du transport a annoncé mardi la mise en place d’une commission d’audit afin d'établir un diagnostic sur la situation de l'entreprise et concevoir ensuite un programme pour la remettre à niveau. "Nous avons engagé un audit via l'inspection générale du ministère concernant la gestion, l'organisation et les services d'Air Algérie", a-t-il indiqué à la presse en marge de l'ouverture de la session d'automne du Parlement.
Cet audit "approfondi et détaillé" décidé à la suite des incidents enregistrés récemment par la compagnie devra aboutir à l'établissement d'"un programme de mise à niveau de l'entreprise pour améliorer la qualité de ses services"a ajouté le ministre. Ce programme, devant être conçu à moyen terme, touchera les niveaux organisationnel, managérial, de formation et celui relatif à la qualification à la qualité des prestations, a ajouté M. Ghoul.
Dans ce cadre, des mesures "très importantes devront être prises par l'Etat pour que la compagnie retrouve le niveau de prestation dont elle est censée assurer à ses clients", a insisté le ministre. Revenant à l'incident sans gravité qui s'est produit lundi suite à un "frottement léger" entre deux aéronefs d'Air Algérie à l'aéroport Houari-Boumediène d'Alger, M. Ghoul a indiqué qu'une enquête a été ouverte pour définir ses circonstances. "Bien que cet incident soit léger et sans gravité, une enquête a été ouverte immédiatement pour définir ses causes", a précisé M. Ghoul.
"L'Etat ne va pas tolérer ce type d'accidents et d'incidents et chacun doit assumer ses responsabilités" a-t-il affirmé en appelant la compagnie à consentir plus d'efforts pour s'améliorer dans l'avenir. "Nous refusons tout dénigrement, pression et dénaturalisation de l'image d'Air Algérie. Mais au même temps, nous refusons aussi qu'elle reste dans son état actuel", a-t-il martelé.
En fait cet audit, qui va mettre a nu la gestion catastrophique de cette entreprise permettra de justifier le limogeage de Boulitf avec qui cette entreprise, censée voler haut a touché le fond. Un collaborateur d’Amar Ghoul, rencontré ce matin à l’Assemblée, nous a déclaré sous le sceau de l’anonymat que le sort de Boultif est scellé et que le président de la République est « très mécontent » du feuilleton dramatique vécu cet été par Air Algérie.
Boultif lui-même sait que ses jours sont comptés. Mais il se défend d’être responsable de la situation. Dans son entourage on impute une part de responsabilité dans la mauvaise gestion à son prédécesseur Abdelwahid Bouabdellah qui aurait « laissé derrière lui des mines », notamment des recrutements massifs de complaisance d’enfants de hauts responsables. Dans l’entourage de Mohamed Salah Boultif, on explique aussi que la situation n’est pas meilleure ailleurs , c'est-à-dire au niveau de la CNAN ou encore de la SNTF.