Algérie 1

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Afin de dépasser la crise actuelle, la nécessaire transition politique et économique : 20 propositions

08-05-2019 11:57  Pr Abderrahmane Mebtoul

Les réformes, fondement de la transition socio-économique,  impliquent de  saisir les tendances réelles de la société algérienne face tant aux mutations internes que mondiales d’analyser avec lucidité  les relations  dialectiques réformes  et  les segments  de la production de la rente (Sonatrach) et  celui de sa redistribution ( système financier),   bouleversant  des intérêts, les gagnants de demain  n’étant pas forcément ceux d’aujourd’hui. Plus on diffère les réformes institutionnelles et micro-économiques, plus on épuisera les réserves de change. Donc,  il y a urgence de trouver des solutions pour éviter la déflagration sociale et économique et que l’élection se tiennent rapidement,  impérativement  avant la fin de l’année, le 04 juillet 2019 étant une impossibilité politique et technique avec les mêmes institutions du passé qui ont favorisé la fraude massive, quitte à accroitre encore plus les tensions avec un taux d’abstention record et isoler l’Algérie de l’arène internationale. Par ailleurs demander à plus de 20 millions d’algériens des représentants traversés par des courants idéologiques contradictoires :comment concilier les  ultra gauchistes, les ultra droitistes, les islamistes modérés ou radicaux, les laïques, les libéraux  et les sociaux démocrates etc..C'est une utopie, devant satisfaire uniquement les socles communs minimums, dont les personnalités rejetés et reconnus immorales appartenant à une justice indépendante de reconnaitre ou pas leur culpabilité. Certaines personnes s’autoproclament les sauveurs, alors que par le passé ils ont eu à gérer la société, ayant conduit le pays  par le passé  au rééchelonnement des années 1992/1995 et récemment d’autres dans l’impasse ,  n’étant nullement   mandatés par cet immense élan populaire. Seules l’ANP et les forces de sécurité, la seule institution  organisée ayant l'adhésion populaire  , appartenant à la société de s’organiser en fonction d’affinités politiques et économiques, avec des propositions opérationnelles réalistes,  pour être des  interlocuteurs crédibles.  Car de grands défis attendent  l’Algérie, une entreprise d’envergure devrait tourner autour de vingt  (20) axes directeurs  qui doivent s’insérer au sein d’une fonction objectif stratégique, faire de l’Algérie un pays émergent horizon 2025/2030, dont la majorité des propositions politiques et économiques ont été formulées courant 2009 ( voir www.google.com).

1.-s’insérant au sein d’un tableau de bord datés et d’une vison stratégique à  moyen et long terme , par une refondation de l’Etat (démocratisation) , une nouvelle réorganisation institutionnelle des fonctions des ministères par des regroupements homogènes  et des collectivités locales les mutant en collectivités locales manager créateur de richesses au sein   par une réelle décentralisation (regroupement homogènes au sein de cinq à sept  éco- pôles régionaux, tenant compte des hauts plateaux, pilotés par  des chambre de commerce régionales  et pour un espace équilibré et solidaire afin de rapprocher l’Etat du citoyen,

2.-la production d’une culture politique participative, la réorganisation du système partisan, syndical et associatif qui ont de moins en moins d’impacts pour la mobilisation de la société  et la promotion de la femme signe de la vitalité de toute société,

3.-réorganiser le champ de l’information et de la communication pour plus de concurrence car l’information en ce XXIème siècle n’est plus le quatrième pouvoir mais le cœur du pouvoir et donc une communication institutionnelle efficiente, pour éviter les rumeurs dévastatrices,

4-la réforme de la justice par son indépendance,  par l’application et l’adaptation du Droit tant par rapport aux mutations internes que du droit international,

5.-adapter le système éducatif, centre d’élaboration et de diffusion de la culture et de l’idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays,

6.-la révision du foncier industriel et  agricole  et une nouvelle politique de gestion de l’eau, cet or bleu qui risque de faire l’objet de guerres fratricides durant le XXIème siècle et concernant d’ailleurs tous les continents mais particulièrement l’Afrique (le cas des eaux du Nil qui traverse plusieurs territoires pour l’Afrique est à méditer),

7.-la  réforme du système financier qui est un préalable essentiel à la relance de l’investissement public, privé national et étranger, les banques publiques et privées étant au cœur d’importants enjeux de pouvoir entre les partisans de l’ouverture et ceux de préservation des intérêts de la rente, ainsi qu’une gestion active de nos réserves de change, la réforme du système financier  est considérée, à juste titre, comme l’indice le plus probant de la volonté politique de l’Algérie  d’ouvrir ou non l’économie nationale à la libre entreprise

8.-une nouvelle politique des subventions ciblées pour les plus défavorisés, tant inter-socio-professionnelle qu’inter- régionale pour garantir la cohésion sociale

9.-une nouvelle politique du tourisme et des nouvelles technologies l’avenir appartenant à l’intelligence artificielle et au digital qui modèleront à la fois la gestion des institutions étatiques centrales et locales , des entreprises  et nos comportements,

10.-une nouvelle politique salariale et du marché de l’emploi conciliant flexibilité et sécurité, une nouvelle politique par la réunification des caisses  de retraite afin d’éviter  leur implosion, la solution  durable étant le développement des segments productifs et l’intégration de la sphère informelle actuellement dominante devant faire le bilan de tous ces organismes de l’emploi des jeunes qui doivent être unifiés, dont l’impact reste limité,

11.-une nouvelle politique de l’habitat reposant sur l’efficacité énergétique (de nouvelles méthodes de construction économisant l’énergie)  et une urbanisation maitrisée dans le cadre d’une nouvelle politique de l’aménagement du territoire rentrant dans le cadre des éco-pôles,

12.-la   dynamisation du secteur privé  et du partenariat public privé national et international  créateur de richesses supposant un assouplissement de la règle des 49/51%, l’apport par des mesures incitatives de nos émigrés à l’étranger qui doivent impérativement contribuer au développement national,

13.-une politique clairement définie dans le temps de la transition énergétique (efficacité énergétique, hydrocarbures traditionnelles- énergies renouvelables, pétrole/gaz de schiste sous réserve de la protection de l’environnement)  et du nouveau modèle de consommation énergétique, impliquant un nouveau management stratégique de Sonatrach et la nécessaire révision de la loi des hydrocarbures de 2013 inadaptée à la conjoncture actuelle,

14.-une redéfinition de la politique étrangère devant reposer sur des réseaux décentralisés de la société civile (ONG)  et une redéfinition des missions des ambassades (résultat en fonction de l’allocation devises), la place de l’Algérie étant au sein de l’espace méditerranéen et africain,

15.- tenant compte  des nouvelles mutations  géostratégiques mondiales, une révision de la politique  de la défense/ sécurité intérieure /extérieure,  s’adaptant aux nouvelles technologies, l’armement classique tenant à être déclassé, d’où l’importance de la formation adaptée (réseaux d’espionnage par  satellites- attaque par drones, cybercriminalité, renseignement pour obtenir des marchés face à des concurrents agressifs, réseaux subversifs facteur de déstabilisation) ; mais la garantie la plus sure de garantie de  la sécurité d’un pays passe par la mobilisation de la population et la symbiose Etat-citoyens donc par la démocratisation tenant compte de notre anthropologie culturelle,

16.-  une lutte contre le cancer de la  bureaucratie et son appendice la corruption passant par une profonde moralisation de la société,

17.- Le dialogue est  l‘outil par  excellence de la bonne gouvernance afin de réaliser les  transformations politiques et économiques. L’Algérie acteur stratégique au niveau de la région, a besoin de paix et de sécurité  car toute déstabilisation aurait une  répercussion régionale (voir nos interviews in American Herald Tribune-USA-26/12/2016 et 11/08/2018 et Africa-Presse, Paris en trois parties 08/09/10 aout 2018). Mais  la stabilité est conditionnée par  de profondes réformes permettant un développement durable. Il s’agit là de l’unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différence  et à trouver de nouvelles raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire le destin exceptionnel que nos  glorieux aînés de la génération du 1er Novembre 1954 ont voulu pour eux. Le  défit du futur de l’Algérie peut se résumer ainsi : soit une véritable stratégie d’adaptation à ce monde turbulent et instable, de profondes réformes afin de favoriser le développement durable ou  une régression de l’Algérie tant dans le domaine économique, social, politique et militaire.

18.-Face aux derniers évènements, le dernier rapport du FMI concernant  l’avenir de l’économie algérienne est inquiétant, d’où des solutions rapides à   la crise politique, évitant de s’enfermer  dans un juridisme étroit. Du 22 février au 26 avril 2019, les manifestations au lieu de diminuer s’amplifient,  devant tirer les leçons rapidement,  la rencontre initiée par l’actuel chef d’Etat  pour le 22 avril 2019 invitant partis politiques, personnalités et sociétés civiles ayant  eu un résultat très mitigé,  du fait de la non représentativité des personnes et des partis à cette rencontre. La majorité  de la population  des 48 wilayas , rejette   l’actuel chef d’Etat, l’actuel premier ministre  et  les composantes  de l’actuel  gouvernement où des ministres ont été hués  lors de récents déplacements, montrant la confiance brisée avec les actuelles institutions, étant dans une impasse politique, nuisible à l'image de l'Algérie tant au niveau national qu'international. Pourtant, attention à ces slogans des courants extrémistes populistes,  qui risquent de conduire Al HJirak dans l’impasse : « dégagez tous »., la majorité des fonctionnaires, des cadres tant au niveau de la société civile que de l’ANP/forces de sécurité sont honnêtes, devant à tour prix éviter le vide des institutions ce qui conduirait à l’anarchie profitable aux conservateurs

19- Dans ce cas, il est illusoire voire utopique de prévoir l’élection présidentielle pour le 04 juillet 2019 où on assiste déjà à une désobéissance civile tant des présidents d’APC que des magistrats dans bon nombre de wilayas, avec le risque d’un boycott massif ne résolvant  en aucune manière la crise qui est avant tout politique, au contraire avec le risque de l’amplifier.  Devant la gravité de la situation, le vice ministre de la défense nationale Chef d’Etat Major de l’ANP ayant affirmé récemment  que toutes les solutions sont ouvertes pour trouver rapidement une issue à la crise l’ANP , seule force organisée , accompagnant toutes les forces politiques et sociales par le dialogue productif dans une  voie salutaire pour le pays

20.-l’ensemble des actions proposées précédemment implique une redéfinition du nouveau rôle de l’Etat dans le développement économique et social et d’une manière claire  les relations entre l’Etat et le marché qui doivent procéder d’une démarche pragmatique  Espérons comme le souhaite le commandement de l’ANP une solution rapide à la crise politique grâce au dialogue productif,  devant étudier toutes les solutions utiles allant vers l’Etat de droit et la démocratie et surtout mettre en place des institutions crédibles si l’on veut combattre concrètement la corruption à ne pas confondre avec mauvaise gestion pour éviter des règlements de comptes inutiles

En résumé , nous devons privilégier  uniquement la sécurité et les intérêts supérieurs de notre chère  patrie, l’Algérie  où population ANP/forces de sécurité trouveront une solution à la crise actuelle, j’en suis persuadé, car  la trajectoire  actuelle, comme je l‘ai  rappelé  depuis  2005, (voir www.mebtoul abderrahmane -google.com 2005/2018 dont  www.algerie1.com ), contrairement à certains experts organiques, premiers ministres  et ministres, qui ont induit en erreur les autorités du pays, quitte à aller rapidement  vers la déstabilisation politique et économique. . -[email protected]



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