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Affaire Khelil: les interrogations et les doutes de l’Association algérienne contre la corruption

13-08-2013 13:48  Abbès Zineb

L’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), n’a pas tardé à réagir à la conférence de presse du procureur général (PG) de la cour d’Alger qui a annoncé lundi des mandats d’arrêts internationaux contre Chakib Khelil, sa femme, ses deux enfants, Farid Bédjaoui et Redha Hemche. Envers et contre l’enthousiasme affiché par de nombreux journaux, qui ont fait de l’affaire leur choux gras, l’association de Djilali Hadjadj reste très dubitative. Et pour elle, il s’agit d’un « non événement ».

L'AACC considère ainsi que parfois « Il y a des annonces qu'il faut éviter de faire, au risque d'aggraver le discrédit d'une institution déjà largement décriée, la justice algérienne en l'occurrence ». Pour l’Association de Djillali Hadjadj, l’annonce du PG d’Alger est « peu crédible, tardive, mal faite, des informations incomplètes et contradictoires », ce qui est de nature, selon elle à enfoncer encore la Justice algérienne dans le ridicule.

Pourquoi donc ce jugement ? Le choix porté sur le PG et non le ministre de la justice lui-même, qui a eu à s’exprimer dernièrement sur le dossier. « Là où on attendait au moins le ministre de la justice, à défaut du Premier ministre, puisqu'il n'y a pas de président de la République, c'est le procureur général d'Alger qu'on envoie au casse pipe, en catastrophe et dans la précipitation », explique cette ONG pour qui l’action des autorités judiciaires est imposée par les récentes révélations de la Justice Italienne faisant état de mandats internationaux contre l’ex tout puissant ministre et ses affidés.

« Quel est l'algérien qui aujourd'hui peut croire que la justice algérienne vient de réagir indépendamment des toutes récentes révélations de son homologue italienne ? » se demande AACC. Autre interrogation : « pourquoi le procureur général d'Alger n'évoque qu'aujourd'hui le fait que le juge d’instruction en charge de l’affaire avait adressé une convocation à Chakib Khelil avant le lancement du mandat d’arrêt international à son encontre" ? Re interrogation : « quelle est la date de cette convocation et pourquoi ne l'a-t-on pas rendu publique au moment même ? ».

A partir du moment où l’ex ministre a justifié son refus de répondre à la convocation de la Justice algérienne, pour des motifs de santé, pourquoi cette dernière n’a pas sollicité la collaboration de « son homologue américaine à l'effet d'entamer une procédure d'extradition » . L’ONG s’interroge encore sur le fait que Chakib Khelil ne soit pas arrêté quand il se trouvait en Algérie au vu des présomptions qui pesaient sur lui. A défaut d’arrestation au moins une interdiction de sortie du territoire.

Après cette longue enfilade d’interrogations, l’Association Algérienne Contre la corruption, qui est une représentation de Transparency International en arrive à la conclusion que « La justice algérienne n'est pas lente, ce qui eut été un moindre mal : elle est aux ordres de l'Exécutif et du pouvoir, elle bloque les enquêtes quand on le lui ordonne et elle fait des annonces opportunistes pour faire croire qu'elle agit et essayer de tromper l'opinion publique qui ne se leurre plus ».



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