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Adala UK : Sahara Occidental, la liberté d’expression sous haute surveillance

13-03-2017 10:25  Contribution

Par Boudjemaa Selimia 

L’ONG Britannique Adala UK revient sur le cas de Salah Lebsir originaire de la ville de Smara dans les territoires occupés du Sahara occidental. Sa famille y vit toujours. Entre 2005-2013, il a travaillé comme correspondent de presse. Il était en même temps actif politiquement en faveur de la cause Sahraouie, en participant activement à des manifestations pacifiques réclamant l’autodétermination du Sahara occidental.

Ses engagements politiques ont fait de lui une cible à abattre par les services de sécurité Marocains. Même sa famille n’a pas été épargnée, sa demeure a été plusieurs fois perquisitionnée par les sbires du Makhzen.

En 2013, Salah a été arrêté suite à une descente policière chez lui, en raison de son travail de journaliste et ses activités politiques. Il décide effectivement pour des raisons de sécurité d’aller se réfugier chez des membres de sa famille dans les camps de réfugiés de Tindouf. Deux ans plus tard, en juin 2015, il retourne au Sahara Occidental occupé pour visiter sa famille à Smara. Et ce malgré les risques qu’il en encourait.

Dans une vidéo, filmée juste avant son départ pour Smara, Salah Lebsir a anticipé ce qu’il devrait lui arriver. Il parlait de ses inquiétudes des méthodes brutales et inhumaines de la police marocaine et le traitement infligé par le Makhzen aux opposants Sahraouis.

Dans cette vidéo, il interpelle les instances internationales et les organisations de défense des droits de l'Homme d’agir en prenant les mesures qui s’imposeraient en cas de son arrestation et sa détention dans les geôles du Makhzen.  Il conclut son message filmé en affirmant « C’est la situation et le vécu de tous les jours au Sahara occidental.»

Salah a été arrêté par les forces marocaines à son arrivée à El Aaiun, le 6 juin 2015 et embarqué vers une destination inconnue. Plusieurs chefs d’accusations ont été retenus à son encontre, notamment sa présumé implication dans des « violences contre les forces de l’ordre » et des actes de vandalisme dans la ville de Smara en 2013. Selon son avocat, la Cour n’a pas pu apporter la moindre preuve sur ces accusations.  

C’est le type d’accusation qu’on tente très souvent de fabriquer de toutes pièces contre les militants politiques Sahraouis. Salah Lebsir a de surcroît été accusé d’entrer au « Maroc » (se référant au Sahara occidental) avec un passeport algérien, alors qu’il a été interpellé à El Aaiun et non au niveau de la zone de contrôle frontalier.

En 2016, Salah a été condamné à 4 ans de prison, pour avoir participé à des manifestations pacifiques. Il a interjeté un appel, mais sa peine a été confirmée par la Cour d’appel le 25 mai. Son avocat a déclaré à Adala UK que la Cour, qui l’a condamné, n’était même pas en mesure d’apporter les preuves de son inculpation.

Le journaliste et militant Sahraoui est aujourd'hui détenu dans la prison d’Ait Melul à Agadir, un des pires établissements pénitentiaires que compte le Maroc.  Le 31 mai 2016, Salah a entamé une grève de la faim pour protester contre les conditions de détention inférieures aux normes requises au niveau international, en l’occurrence le manque d’attention médicale, de nourriture et d’hygiène et la soumission des détenus politiques au régime de l’isolement.

Les visites familiales avaient été limitées à 15 minutes par semaine, alors que sa famille devrait parcourir plus de 600 km de El Aaiun à Agadir pour lui rendre visite. Sa demande de transfert vers une prison plus proche de la zone où vivait sa famille est restée lettre morte. 

L’ONG Britannique Adala UK qui suit assidûment la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental, estime par conséquent que Salah Labsir a été détenu en raison  de son métier de journaliste et  d’activiste politique, soutenant sans réserve la cause Sahraouie et critiquant les violations flagrantes  des droits de l’Homme par le  Maroc dans les territoires du Sahara Occidental.

Les journalistes Sahraouis sont particulièrement exposés aux abus et aux mauvais traitements, à la torture et la détention arbitraire. Des rapports de cas similaires parviennent en grand nombre à Abdala UK, qui font état de graves atteintes à la liberté d’expression par Rabat dans les territoires du Sahara Occidental.



 



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