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Accord d’association : L’aveu de Benyounès

23-11-2014 17:06  Rafik Benasseur

L'accord d'association Algérie-UE est un cuisant échec pour notre pays. Ce constat n’émane pas d’un parti d’opposition ou d’une personnalité en rupture de banc du régime, il sort de la bouche du ministre du commerce.

«Près de dix (10) années après son entrée en vigueur, l'accord d'association Algérie-UE «n'a pas eu l'effet escompté, celui de promouvoir les exportations hors hydrocarbures et d'attirer les investissements directs étrangers (idE), qui constituent pour l'Algérie deux objectifs motivant la conclusion de tout accord de libre-échange», a tranché M. Amara Benyounès dans une interview parue dans le dernier numéro de la revue du Parlement européen «The Parliament Magazine».

Ainsi et contrairement à l’objectif assigné à cet accord signé en 2005, il s’avère que les bénéficies sont à sens unique; c'est-à-dire au seul profit des pays de l’union européennes.

L’Algérie est devenue un simple marché où sont déversées des millions de tonnes de marchandises venus du nord grâce au démantèlement des barrières tarifaires et non tarifaires.

En retour, l’économie algérienne peine à exporter le peu de marchandises qu’elle produit à cause d’un «dumping social» déguisé que pratique les pays européens.

Pis encore, cet accord d’association a donné le coup de grâce à un tissu de PME algériennes pourtant prometteur qui n’a pas résisté à la concurrence des produits européens certes de bonne qualité.

Il n’a pas eu l’effet escompté

C’est un peu tout cela que Amar Benyounès a résumé dans sa formule que cet accord d’association «n’a pas eu l’effet escompté».

En effet, dix ans plus tard, force est de constater que les exportations hors hydrocarbures sont quasiment anecdotiques avec seulement quelque 1,5 milliards de dollars.

Encore que même cette petite cagnotte est tirée essentiellement de la vente des produits dérivés des hydrocarbures…

Benyounès reconnaît ainsi qu’il y a «déséquilibre structurel» de la balance commerciale hors-hydrocarbures en faveur de l'UE avec un attrait «timide» des idE européens, notamment ceux orientés vers l'exportation dans les branches industrielles et filières agroalimentaires.

Des exportations anecdotiques

L'Algérie ainsi importé auprès de l'UE pour 28,5 milliards de dollars et exporté pour 42,7 milliards de dollars.

Mais pourquoi l’Algérie na pas su et pu tirer parti de cet accord comme l’ont fait nos voisins de l’est et de l’ouest ? A cette question Benyounès a préféré botter en touche en évoquant des facteurs «endogènes et exogènes» sans trop de précisions.

La réalité est que l’accord d’association a réussi à casser les entreprises publiques algériennes qui ont réduit leurs ambitions à la baisse. D’autre part, le privé algérien a du mal à se lancer à l’assaut du marché européen en raison des freins bureaucratiques. L’accord d’association a-t-il été mal négocié ? Cette question s’apparente à défoncer une porte ouverte…

En creux, c’est tout le modèle de croissance algérienne qui est en cause.

 



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