Algérie 1

Icon Collap
...

Accidents de la route : 4000 victimes et 100 milliards de dinars chaque année

10-06-2016 12:34  Djamil Mesrer

L’Algérie se retrouve malgré elle dans la short list des pays qui enregistrent les plus grandes performances en matière d’accidents de la route. « Le terrorisme de la route » fait une moyenne de 4000 morts par année, selon les chiffres révélés jeudi par le ministre de l’Intérieur Noureddine Bédoui devant les membres du Conseil de la nation, lors d’une séance de questions orales.

Un autre chiffre et pas des moindres porte sur ce que coûte ces accidents pour le trésor public. C’est 100 milliards de dinars par année. De quoi construire un hôpital ultramoderne. Que faire donc contre la fatalité de la délinquance routière. Le ministre de l’intérieur a parlé de « nouvelles dispositions » du code de la route visant à réduire l’intervention humaine dans le processus de constat des infractions. Parmi ces nouvelles dispositions, figure « l'augmentation des amendes forfaitaires aux infractions de la route à l'origine des accidents de la circulation et la mise en place du permis à points » explique le ministre.

« Le projet de révision du code de la route récemment adopté au conseil du gouvernement a permis d'augmenter la valeur des amendes aux infractions à l'origine des accidents, notamment ceux classés au 4ème degré. L'amende est fixée entre 5.000 DA et 7.000 DA » , selon le ministre qui précise que "L'élément humain, notamment en ce qui concerne le non respect des règles de conduite, est le dénominateur commun dans 95 % des accidents de la route". Et que « l'excès de vitesse et les dépassements dangereux étaient à l'origine de 50 % du nombre global des accidents de la circulation".

Autre levier en plus de l’augmentation des amendes ; l’introduction du permis à points qui permettra, de l’avis du ministre de réduire l'intervention de l'élément humain dans le processus de constat des infractions et d'autre part de mettre un terme à toutes formes d'indulgence à l'égard des contrevenants. Outre les mesures dissuasives, l'amélioration de l'état du réseau routier, l'exigence d'une qualité spéciale d'équipements de sécurité pour les véhicules importés, la généralisation du contrôle technique obligatoire des véhicules, ainsi que la dotation des services de sécurité d'appareils sophistiqués, sont autant de "mesures rigoureuses visant à réduire les accidents de la route".

Le ministre a, en outre, rappelé les mesures prises dans le cadre de la révision des conditions de travail et de contrôle des entreprises auto-écoles pour assurer "une amélioration qualitative" en termes de formation des candidats désireux d'obtenir le permis de conduire, rappelant la récente adoption d'un texte réglementaire y afférent au niveau du conseil du gouvernement. A cet effet, les expériences des entreprises en charge de la sécurité routière dans certains pays, à l'instar de l'Espagne et la France ont été mises à profit pour accompagner les réformes initiées par l'Algérie dans ce domaine, et ce à travers un projet de jumelage et d'une convention de coopération d'une durée de cinq ans.

A une question sur la réduction de la pose "anarchique" des ralentisseurs, M. Bedoui a indiqué que le ministère de l'Intérieur avait émis en février dernier, en collaboration avec le ministère des Travaux publics, une directive visant à rappeler le règlement en vigueur et à prendre les mesures visant à "réadapter les ralentisseurs non conformes aux critères techniques et à supprimer progressivement ceux réalisées sans autorisation". La directive vise également à mettre en place de plaques de signalisation horizontales et verticales pour indiquer la présence de ces ralentisseurs, avec l'association des services techniques des travaux publiques à la réalisation de ces dos d'ânes, outre l'interdiction de leur pose au niveau des routes à grande circulation.



Voir tous les articles de la catégorie "Actualité"