C’est la fin de cavale pour l’ex golden boy algérien Abdelmoumène Khalifa, rattrapé par la justice Algérienne. En effet, les autorités britanniques l’ont aujourd’hui remis aux autorités algériennes, selon un communiqué du Ministère algérien de la Justice. "L'extradition de l’ex magnat intervient "conformément aux procédures légales et aux dispositions de la convention judiciaire" entre l'Algérie et le Royaume-Uni, précise la même source.
"Suite à l'épuisement de tous les recours auprès de la justice du Royaume Uni et de la justice européenne, concernant l'extradition de M. Abdelmoumene Rafik Khelifa, la délégation (algérienne) qui s'est déplacée dimanche à Londres a finalisé toutes les procédures d'extradition pour la remise du concerné » indique le ministère de la Justice.
Abdelmoumène Khalifa, aujourd’hui âgé de 47 ans, a été remis le 24 décembre conformément aux procédures légales et aux dispositions de la convention judiciaire entre les deux pays", note enfin le communiqué.
Il faut dire que le dossier Khalifa était quelque peu oublié en Algérie où la maladie du président Bouteflika et la perspective de l’élection présidentielle ont polarisé l’opinion. Puis vint le 16 décembre, date à laquelle l’affaire connaitra un rebondissement aussi spectaculaire qu’inattendu, suite à l’annonce de la Justice britannique d'extrader Moumène Khalifa, d'ici la fin du mois, après que ce dernier eut épuisé toutes les voies de recours au Royaume Uni.
Cette annonce avait même l’air d’avoir pris de court les autorités algériennes qui ne s’attendaient pas, en cette fin d’année 2013, à un tel cadeau empoisonné. Mais toujours est-il que le ministre de la Justice Tayeb Louh, tout en rappelant que le plaignant pouvait encore saisir la justice européenne, avait déclaré à la presse le 17 décembre que l’Algérie avait pris toutes ses dispositions pour accueillir M. Khalifa et lui assurer un procès équitable.
Entre temps, la Justice européenne avait rejeté son recours, ce qui rendait inéluctable son extradition vers l’Algérie et non vers la France où il était aussi poursuivi pour « banqueroute et détournement de fonds ».
Abdelmoumène Khalifa, qui symbolisait dans les années 90 la réussite individuelle avait profité des réseaux de son père, Laroussi Khélifa, un ponte du système dans les années soixante dix, pour fonder, dans les années quatre vingt-dix un empire économique avec une banque, une compagnie aérienne et une chaine de télévision. En 2003, le groupe, construit sur du sable mouvant s’effondre comme un château de cartes.
Et le golden boy, réfugié à Londres était condamné par contumace par le tribunal de Blida à la prison à vie pour « détournements de fonds et usages de faux ». Dans ce procès, qui avait duré plusieurs jours, toute la vérité n’a pas été dite. Et seuls les lampistes avaient payé, alors que des figures du régime et leurs progénitures, qui ont bénéficié des générosités de Khalifa, ont été épargnés. Les verra t-on prochainement à la barre, à l’occasion du nouveau procès de Khalifa ? C’est toute la question.