«Crimes contre l’humanité». Les mots peuvent paraitre un peu trop forts dans la bouche du président de la république pour qualifier l’horreur à Paris. Mais c’est un peu la rancœur bien algérienne qui est ainsi éructée à la face du monde et pas uniquement de la France. Oui, «le terrorisme est un fléau transfrontalier» qui n’a ni de culture, ni civilisation et encore moins de nationalité.
Il serait faux de considérer que certaines personnes seraient congénitalement destinées à êtres des terroristes. Non, un terroriste est presque un «métier» qu’on acquiert au fil d’un endoctrinement, d’un bourrage de crane et d’un entrainement pour que l’homme ou la femme concerné devienne une bombe humaine. C’est le message lancinant aux accents de SOS que lançaient désespérément l’Algérie durant la décennie rouge à une communauté internationale circonspecte pour ne pas dire laxiste.
Que de tragédies l’Algérie n’a-t-elle-pas vécue dans le silence d’un pays sous embargo économique et diplomatique qui peine à faire entendre ses râles !
L’Algérie avait raison
A force de persévérance et de courage à toute épreuve, le peuple algérien a pu sortir la tête du sang après une décennie qui a fait plus de 200.000 morts. Il a fallu tout ce dramatique bilan pour que Paris Londres, Washington reconnaissent enfin que l’Algérie était en enfer… On ne peut pas ne pas faire le parallèle avec ces épouvantables attaques terroristes qui ont endeuillé la France.
A la différence que les algériens souffraient et se faisaient massacrer en silence alors que les français bénéficient d’un élan de solidarité mondial. Toute la différence est là. Il faut bien reconnaitre que le combat de l’Algérie contre le terrorisme islamiste a été pour beaucoup dans cette prise de conscience -sur le tard il est vrai- que le terrorisme peut frapper n’importe où.
La France qui s’est engagée militairement et néanmoins aveuglement en Syrie devait s’attendre à de telles attaques. Ne serait-ce que par le fait que des milliers de ses ressortissants sont allés grossir les rangs du sinistre Daesh. Leur retour «chez eux» en France ne pouvait alors être qu’explosif…
Daesh "made in France"
Les hauts responsables français reconnaissaient ces derniers temps du reste que leur pays est ciblé. Mais cela ne les a pas empêché de poursuivre les bombardements en Syrie qui tuaient aussi des civils, sur fond d’un discours politique islamophobe qui désignait du doigt l’arabe et le musulman sans discernement.
Fallait-il alors être surpris par ces horribles attentats ayant ciblé la capitale française ? Le propos ici n'est pas de justifier des crimes abominables, lâches et abjects. Mais la France a sans doute braqué les terroristes vers elle en jouant les va-t-en guerre au Proche-Orient. A trop jouer avec le feu on fini par se brûler les doigts.
La politique étrangère française mettant sur le même pied d'égalité Bachar Assad et Daech est une faute. Assad n'enverra jamais des kamikazes à Paris, par contre Daech la fait. Seule l'armée syrienne aidée par la communauté internationale pourra mettre fin à cette organisation criminelle, ce que ne veut pas entendre la France. Jusqu'à quand ?
Et contrairement à la France qui l’a abandonnée à son triste sort durant les années 90, l’Algérie elle, tend la main par la voix de son président pour un «partenariat d’exception» qui se reflètera également «dans nos efforts conjoints contre le terrorisme que l’Algérie combat elle aussi jusqu’à ce jour».