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A Tripoli (Liban), des tirs de joie pour saluer le chef du Front al-Nosra!

19-12-2013 20:53  Abbès Zineb

La ville de Tripoli, au Liban, a failli sombrer, dans la nuit de mercredi à jeudi, dans un nouveau round de combat, le 19ème, entre les quartiers rivaux de Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen.

Tout a commencé lorsque des miliciens de Bab el-Tebbané ont salué par des tirs de joie l’apparition sur la chaine qatarie Al-Jazeera du chef du Front al-Nosra, Abou Mohammad al-Joulani, donné pour mort il y a quelques jours par de nombreux médias.

Des rafales de mitrailleuses et des balles traçantes ont déchiré la nuit du chef-lieu du Liban-Nord et les miliciens s’en sont donnés à coeur joie, tirant des grenades de type Energa et des roquettes RPG7 vers le quartier rival Jabal Mohsen. Des hommes en armes ont sillonné les rues à bord de voitures en tirant en l’air, provoquant un vent de panique chez les habitants, qui ont cru un moment que les affrontements avaient repris.

En un clin d’oeil, les artères se sont vidées. Aux tirs de joie ont répondu des tirs de protestation partis de Jabal Mohsen, et la situation a failli dégénérer si des contacts urgents et intensifs n’avaient pas eu lieu avec les différentes parties pour éviter le pire.

Cet incident montre à quel point le plan de sécurité, laborieusement mis en oeuvre par l’armée après maintes difficultés, est fragile et reste tributaire du bon vouloir des miliciens et de leurs sponsors locaux et régionaux. Des habitants de la ville interrogés par Mediarama ont déploré l’image que les miliciens veulent donner de Tripoli, celle d’une ville qui prête allégeance à un groupe affilié à Al-Qaïda, responsable des pires exactions et atrocités en Syrie, et soupçonné d’avoir commis de nombreux actes terroristes au Liban.

«La réalité à Tripoli est tout autre, a déclaré Abou Omar Halawi, un commerçant joint par téléphone. Les miliciens ne représentent qu’une infime minorité qui a pris toute la ville en otage. Nous sommes des gens pacifiques».

Dans sa première interview accordée à un média de masse, le chef du Front al-Nosra, qui a fait allégeance au chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a nié vouloir diriger seul la Syrie après la chute du régime. Il a toutefois assuré que l’objectif de son organisation est d’instaurer un Etat islamique, qui sera gouverné selon «la charia et la loi de Dieu».

Abou Mohammad al-Joulani a également démenti les accusations selon lesquelles al-Nosra était un groupe takfiriste. Il a par ailleurs catégoriquement rejeté la conférence de paix sur la Syrie, qui sera organisée en Suisse, le 22 janvier. Selon lui, «près de 70% de la Syrie est déjà libérée, ce n’est plus qu’une question de jours» pour prendre le contrôle de l’ensemble du pays.

Le quotidien As Safir a noté que cet entretien intervient alors que les cartes sont mélangées sur le terrain syrien, avec une tentative des Etats-Unis de s’ouvrir sur le Front islamique, nouvellement créé. Dans ce contexte, les autorités syriennes et la Russie ont dénoncé, mercredi, la volonté de Washington d’entamer un dialogue «avec des groupes terroristes».( mediaramalb)



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