A propos de la contribution du professeur Abderrahmane MEBTOUL de l’urgence de la refonte du système monétaire international et des 125 milliards de dollars de réserves de change placées à l’étranger de l’Algérie ?
Par Abdou ATTOU Expert en finance internationale (Londres)
J' ai trouvé très intéressant plusieurs contributions et interviews parues dans la presse internationale et algérienne en ce mois de juillet 2011 du professeur Abderrahmane MEBTOUL expert International sur le 125 milliards de dollars de placements algériens dans les bons de trésors européens et américains , un domaine dans lequel je travaille depuis de longues années au niveau des banques et places financières internationales. Le grand mérite de cette interview est de poser les vrais problèmes stratégiques et de contribuer à un débat productif qui engagent l’avenir de l’Algérie au moment et c’est dans un proche avenir de l’épuisement des réserves d’hydrocarbures où l’on extrait cette ressource éphémère pour les placer à l’étranger afin de financer l’économie d‘autres pays sans être garanti d’un rendement positif.
1._Je trouve toute la stratégie et la politique du Gouvernement algérien sur cette question est très loin d'être adaptable aux réalités de la société algérienne. Le rendement de ces titres de dépasserait pas les "1.5 % net" considérant que les yields ne sont pas très favorables en ce moment. Sachez que ces banques introduisent ce qu'on appelle et le management fee qui est de l'ordre de 1% jusqu'a 2% en plus de la performance fee allant jusqu'a 25 % du profit. Alors je suis prêt a mettre mon argent, comme le souligne à juste titre le professeur A. MEBTOUL sur le fait que les placements algériens sont à performance négatives ( real terms) considérant tous les index de calculs sur ces titres, les bons américains sont les moins performant en ce moment. Pour les européens, il n'ya pas un bon de trésor européen comme vous le savez en ce moment sur les marches. Les émissions de bon de pays souverains comme l'Espagne ou le Portugal sont dénommés en euros mais ils sont sujet de conditions économiques local de ces pays respectives. Le cout d'assurance des titres de ces pays est très élèves sur ces pays en ce moment puisque ils sont en plein tourmente dans la crise financière européenne actuelle et il faudra s'attendre a une "haircut" que vont subit les investisseurs ou les "bondholders" . Avec la Grèce, bien que Le PIB de ce pays ne représente que 2% du PIB européen et la dette grecque environ 4% de la dette globale de l’Union européenne, par exemple donc une perte sèche pour un pays comme l'Algérie qui peut être a investit indirectement dans des titres grecques via des structures des banques qui vous font placer la ou ils veulent sous le nom de la "diversification".
2.-Mais le problème est plus loin que le seul fait de placer l'argent sur les marchés. En plus de la gouvernance et la transparence de la gestion, il faut une stratégie globale d'accompagnement de ces capitaux au développement économique d e l’Algérie, la réalité qui dérangent peut être certains et que le professeur MEBTOUL soulève depuis d e longues années dans ses nombreuses contributions à l’international et au niveau local pour attirer l’attention des pouvoirs publics algériens. Mais a-t-il été écouté ? C’est que le fond de TEMASEK de Singapore, auquel j’ai eu l’honneur de suivre son évolution, est fond gouvernementale mai qui investit plus de 50 % en interne avec des PPM en co-investissement, la majorité de ces placements se font selon ces "schemes" pour financer la construction des infrastructures avec des retours extraordinaires en laissant seulement la gestion et l'actif aux operateurs privés. Ainsi le capital est maintenu et produit un retour de plus 100 %. Mais aussi Singapore a acquis des infrastructures de première classe qui font d'elle une place incontournable dans l'économie mondiale.
3.-L'Algérie quant à elle possède et peut créer des actifs tres rentables à l'intérieur du pays qui pourra régler pas mal de problèmes d'emploi et de formation dans l'industrie, agriculture, sante, tourisme et surtout éducation. Ce sont les femmes, hommes et les enfants de l'Algérie qui veilleront sur l'intérêt suprême du pays dans un partenariat avec les investisseurs algériens et étrangers qu’il ne faut diaboliser dans le cadre d’un partenariat ciblé gagnant/gagnant créant de la richesse humaines et capitales pour contribuer au déclenchement du renouveau algérien. Comme le fait remarquer justement mon ami le professeur A. MEBTOUL, la rente des hydrocarbures, peut être une bénédiction mais également une malédiction gaspillé et attention au syndrome hollandais. Un petite info pour finir, les libyens ont perdu plus de 4 milliards de dollars place avec Goldman Sachs via LIA ((libyan Investment Authority ) et cela fait que 4 mois de cela !!Et qu’en est –il pour l’Algérie ? Donc il ya urgence de la refonte du système monétaire international.
25 juillet 2011 Londres Grande Bretagne
Abdou ATTOU Expert en finance internationale
Abdou ATTOU économiste algérien a soutenu une thèse de doctorat sur la finance internationale à Oxford, Grande Bretagne où il a enseigné dans cette prestigieuse Université, Directeur exécutive à DLJ une des plus grande banque suisse, puis conseiller à Merrill Lynch, fondateur et partenaire associé de deux sociétés d’investissement à Londres avec plusieurs experts financiers étrangers . Il est également conseiller de plusieurs groupes mondiaux en Europe, Asie, Moyen Orient et Afrique du Sud. En tant qu’expert financier international, sur invitation du président de l’Assemblée Nationale algériennes ( APN) en 2009, il a donné une conférence, en présence de nombreux décideurs algériens, sur l’actuel la crise financière d’octobre 2008 et ses répercussions sur l’Algérie.