Le nouveau ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra fera mardi son baptême de feu en qualité de chef de la diplomatie algérienne. Et c’est à New York où il a été ambassadeur d’Algérie à L’ONU pendant trois ans (1993-1996) qu’il fera sa grande entrée dans la cour des grands à l’occasion de l’Assemblée générale annuelle des Nations Unies qui s‘ouvre mardi.
Le remplaçant de Mourad Medelci va en effet conduire aujourd’hui même la délégation algérienne qui participera, à New York, aux travaux de la 68e session de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) affirme le porte parole du MAE Amar Belani. Le chef de la diplomatie algérienne profitera de l’occasion pour s'entretenir avec le secrétaire général de l'ONU ainsi qu'avec les homologues étrangers sur des questions «bilatérales et multilatérales d'intérêt commun», souligne la même source.
La 68ème session de l’AG de l'ONU s’ouvrira ainsi avec un débat général qui aura lieu du 24 septembre au 4 octobre sur plusieurs questions intéressant le communauté internationale. Le porte parole du MAE précise que «d’importantes questions touchant à la paix, à la sécurité et au développement sont inscrites à l'ordre du jour de cette session».
Lamamra en Guest-Star
Il sera notamment question du désarmement, des conflits régionaux, de la décolonisation, du terrorisme, et des objectifs du millénaire pour le développement, les financements innovants pour le développement. L’assemblée générale de l’ONU qui est l’un des rares moments de débat libre, devrait aussi évoquer la problématique de la protection de l'environnement, la migration et les droits de l'Homme entre autres.
Une opportunité pour les nations sans voix de se faire entendre au même titre que les grandes puissances qui mènent en solo cette organisation grâce au droit de veto qu’elles se sont offertes. Le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra y profitera pour prononcer un discours sur «les thèmes d'intérêt pour l'Algérie», selon M. Belani.
Un duo de choc
Le MAE devrait ainsi passer en revue les positions de l’Algérie sur les conflits qui agitent la planète notamment celui la Syrie, l’instabilité au Sahel et sans doute la décolonisation du Sahara occidental pour rester dans la ligne de conduite algérienne s’agissant des causes qu’elle défend depuis des années. Ramtane Lamamra est attendu aussi dans les «différentes réunions de haut niveau» programmées, au cours desquelles seront examinés «les voies et moyens de relever les défis et de saisir les opportunités pour renforcer la coopération internationale», selon la même source.
Cela étant dit, le ministre devrait mettre à profit cette grand-messe diplomatique pour «soigner» son image en s’appuyant sur son CV plutôt clinquant. A ce titre, il participera à la réunion des chefs d’États et de gouvernement du Conseil de la Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) ainsi qu'à une réunion de consultation de haut niveau sur le Sahel. Un programme qui lui permettra de revenir à ses «premiers amours» et dont il dispose d’une incontestable expertise à même de faire sensation.
Et dans ce programme très chargé, Madjid Bouguerra, ministre délégué auprès du MAE, chargé des Affaires Maghrébines et Africaines, qui n’est pas moins balaise, donnera un bon coup de main à M. Lamamra à New York. C’est dire que pour une fois, l’Algérie présente un duo de choc qui promet à l’Assemblée générale de l’ONU.