Nous sommes à cinq jours d'une élection présidentielle décidément problématique. Cet important rendez-vous politique qui aurait pu être un moment de fête et d'espérance qui permettrait au peuple de choisir librement son président, inquiète plus qu'il ne rassure.
Entre un discours de campagne violent, des candidats qui menacent de sortir dans la rue et des partis boycotteurs qui planchent sur une... période de transition, le peuple algérien ne sait vraiment pas de quoi sera fait le lendemain de la présidentielle.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, voilà que les affrontements très violents reprennent à Ghardaïa ponctués hélas par la mort d'un jeune de 22ans. Avouons que ce n'est pas la meilleure des manières d'aborder une élection présidentielle.
Les algériens qui ont vécu une décennie durant dans la peur à cause d'un terrorisme ravageur, ont la peur au ventre face à ce climat délétère où tous les coups sont permis. Chacun voit midi à sa porte et chacun voit le salut de l'Algérie via sa personne à l'exclusion de tous ceux qui ne partagent pas son approche.
Inquiétudes
Jamais élection présidentielle n'a été aussi incertaine voire inquiétante pour le pays depuis celle de 2004. Curieusement, on retrouve dix ans plus tard les mêmes acteurs et les mêmes actants. Signe s'il en est que le pays n'a pas évolué politiquement, bien au contraire.
A voir ces spectacles désolants de centaines d'individus très agités, recourant à la violence pour empêcher certains représentants des candidats de tenir leurs meeting, est signe que la démocratie est un vain mot chez ces mêmes personnes qui veulent changer les choses, non pas par les urnes, mais par la terreur et les destructions ...
Il est évident qu'une bonne partie parmi les algériens à tourné le dos au triste spectacle d'une campagne haineuse et ennuyeuse. Désormais, il ne se pose pas la question de savoir qui sera le futur président au soir de jeudi prochain. Il s'interroge légitimement de quoi sera fait le lendemain vendredi. A Dieu ne plaise.