Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est préoccupé par les informations selon lesquelles les autorités turques ont décidé d'expulser des réfugiés syriens résidant dans un camp en banlieue de la ville d'Akçakale, a annoncé jeudi à Genève la porte-parole du HCR, Melissa Fleming.

"Le HCR est vivement préoccupé par les informations faisant état d'incidents graves et de déclarations sur une expulsion possible de réfugiés vivant dans le camps d'Akçakale", a déclaré Mme Fleming citée par l'agence Reuters.

Elle a également fait savoir que le HCR avait demandé des explications aux autorités turques.

Selon les médias, la Turquie a expulsé jeudi au moins 600 réfugiés syriens résidant dans le camp d'Akçakale, à la frontière avec la Syrie, pour avoir participé à une manifestation de protestation ayant dégénérée en confrontation avec la police.

"Ces personnes étaient impliquées dans les violences d'hier. Elles ont été vues par les caméras de surveillance dans le camp", a déclaré jeudi un responsable du camp cité par Reuters. "De 600 à 700 personnes ont été expulsées. Les forces de sécurité continuent d'examiner les images vidéo et si elles découvrent d'autres personnes, elles seront expulsées", a-t-il ajouté. Un autre responsable a, quant à lui, avancé le chiffre de 400 expulsions. Enfin, une réfugiée du camp a assuré à l’agence britannique qu'il y avait eu une vaste opération d'expulsion concernant environ 300 familles.

Ankara a démenti cette information. D'après le porte-parole de la diplomatie turque, 50 à 60 réfugiés, y compris les manifestants eux-mêmes, ont décidé de revenir de leur plein gré en Syrie.

Selon les informations officielles, 89.500 personnes ont trouvé refuge dans la province de Sanliurfa frontalière de la Syrie. D'après le Département turc des situations d'urgence, près de 185.000 réfugiés syriens vivent actuellement dans les camps aménagés à leur intention en Turquie. (Agences)