Allons-nous voir défiler à la barre toutes les personnes et tous les hauts responsables mouillés de prés ou de loin par les deux scandales de Sonatrach et de l’autoroute Est-Ouest ?
Il ne s’agit pas d’être naïfs mais l’espoir est permis que la justice fasse correctement son travail et situe une fois pour toute les responsabilités dans ces deux affaires qui ont éclaboussé l’image de l’Etat aux yeux des citoyens et, pire encore de l’Algérie à l’international.
Le fait que ces deux principales affaires de corruption reviennent au devant de la scène dans un contexte de d’effondrement des cours du pétrole peut suggérer en effet que l’Etat veuille faire payer la note à ceux qui ont rendu le pays si vulnérable au marché pétrolier.
En effet, ces scandales ont fait l’objet d’une très longue instruction que certains imputent à leurs relents politiques du fait qu’elles impliquent de hauts responsables.
Il semble aujourd’hui que l’on ait décidé de crever l’abcès puisque le tribunal criminel d'Alger vient d'annoncer la programmation en mars 2015 des fumeuses affaires de la Sonatrach et de l’autoroute Est-Ouest.
L’instance judiciaire en charge de ces deux dossiers de grande corruption, précise que l'affaire Sonatrach 1 va être jugée plus exactement le 15 mars pour «association de malfaiteurs, passation illégale de marchés et corruption».
Contexte
L’opinion publique s’impatiente de voir convoqué à la barre l’ex ministre de l’énergie et des Mines, Chakib Khelil ayant pris la poudre d’escampette aux Etats-Unis.
Il ne pourra théoriquement pas y échapper lui qui était le patron du ministère et de la Sonatrach au même titre que tous les cadres dirigeants de la société nationale des hydrocarbures dont certains sont déjà en taule.
Avec l'ancien président-directeur général, Mohamed Meziane, 19 autres cadres dont 12 en fuite comparaîtront.
Chakib Khelil qui a déjà échappé à un mandat d’arrêt international mystérieusement mal «emballé» nous avait-on expliqué, sera t-il cette fois ramené de sa retraite américaine ? Mystère. Il y va en tous cas de la crédibilité de la justice algérienne.
Khelil, Ghoul et les autres
La même question se pose également à propos de l’ex ministre des travaux publics Amar Ghoul s’agissant de l’autre scandale de pots-de-vin dans l'octroi de marchés de l'autoroute Est-Ouest.
S’il s’en est sorti lors d’un premier procès, rien ne dit qu’il en sera de même en mars prochain.
La moindre des choses attendue de la justice est qu’elle l’entende pour qu’il livre sa version pour, le cas échéant, se laver les mains devant les algériens dans cette affaire qui fait couler beaucoup d‘encre en raison de l’immense préjudice causé au trésor public. La convocation de Amar Ghoul au même titre que celle de Farid Bedjaoui, neveu de l’ex ministre des Affaires étrangères et qui a été clairement mis en cause par la justice italienne dans la passation de marchés juteux de la Sonatrach et qui a été bizarrement oublié dans l’instruction de ce dossier.
C’est dire que la justice pourrait réussir un grand coup en mars prochain en terme de crédibilité. Ce serait aussi un indice probant sur la volonté politique de nettoyer les écuries d’Augias qui polluent le climat en Algérie. 2015 sera-t-elle alors l’année des grands déballages ?