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20 millions de personnes souffrent de famine au Yémen, au Soudan du Sud, en Somalie et au Nigeria

11-03-2017 19:33  Amine Bouali

Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, son secrétaire-général adjoint aux affaires humanitaires, Stephen O'Brien, a tiré hier vendredi 10 mars, la sonnette d'alarme, en déclarant que "nous nous trouvons à un moment critique de notre histoire et faisons face à la pire crise humanitaire depuis la création de l'Organisation onusienne en 1945. Dans 4 pays, soit le Yémen, le Soudan du Sud, la Somalie et le Nord-est du Nigeria, plus de 20 millions de personnes sont touchées par la famine. Sans efforts mondiaux collectifs et coordonnés, tous ces gens vont mourir. Pour être plus précis, nous avons besoin de 4,4 milliards de dollars d'ici juillet pour les sauver" a lancé, devant des ambassadeurs peut-être médusés, ce responsable onusien qui vient d'effectuer une visite dans la région.

Est-ce qu'il y'a des chances que son appel soit entendu, que les grandes nations de ce monde se préoccupent moins du partage de ses richesses à leur seul profit et que les enfants de ces quatre malheureux pays ne continuent de mourir "en toute tranquillité" ?

Pour Arif Husain, l'économiste en chef du Programme alimentaire mondial (le PAM, un appendice de l'ONU) "c'est presque bouleversant de réaliser qu'au 21ème siècle des gens connaissent des famines d'une telle ampleur. On parle de 20 millions de personnes et tout cela dans les 6 prochains mois. Au Yémen, c'est maintenant. Au Nigeria, c'est maintenant. Au Soudan du Sud, c'est maintenant."

"En Somalie qui pâtit, souligne-t-il, d'une sécheresse horrible, les réserves d'eau sont épuisées, ce qui conduit des milliers d'êtres humains à boire une eau contaminée. Quand je vois que les indicateurs montrent des prix alimentaires extrêmement élevés ainsi que des prix du bétail et des revenus agricoles qui chutent, les choses vont aller très vite en s'aggravant. À Mogadiscio, les prix alimentaires ont déjà grimpé de 25% depuis le début janvier et les prévisions pour la saison des pluies, soit de mars à mai, ne sont guère optimistes". Dans ce pauvre pays de la Corne d'Afrique, la famine et l'indifférence du monde ont causé plus 260 000 morts durant la seule année 2011.

Au Yémen, une guerre civile meurtrière et une féroce intervention militaire étrangère ont anéanti ce pays millénaire mais oublié des dieux. D'après les chiffres des Nations-Unies, "18,8 millions de personnes y ont besoin d'assistance et plus de 7 millions de Yéménites ne savent pas, chaque jour, ce qu'ils vont manger le lendemain. Dans les villes qui accueillent le tiers de la population, les gens ne sont plus payés, même s'il y'a encore de la nourriture sur les marchés. Le Yémen est pour l'instant considéré en état d'urgence mais la famine pourrait être déclarée d'ici 2 mois".

Au Soudan du Sud, 100 000 sud-Soudanais souffrent de famine et environ 1 million risque la famine dans les prochains mois. Les prix des produits alimentaires ont doublé, voire quadruplé en 1 an. Toujours selon l'ONU, "la guerre a perturbé l'agriculture. Les gens ont perdu leur bétail et même leurs outils agricoles. Depuis des mois, ils dépendent entièrement des plantes et des poissons qu'ils peuvent trouver pour se nourrir". Une lutte sanglante pour le pouvoir déchire ce malheureux pays depuis 3 ans et elle a causé plus de 3 millions de réfugiés et de déplacés.

Au Nigeria, selon l'UNICEF "250 000 enfants de moins de 5 ans vont souffrir de malnutrition extrême dans l'Etat de Bormo, cette année, dont 50 000 risquent de mourir de faim si rien n'est fait". Dans le nord-est de ce pays, des millions de personnes survivent dans des camps par 50 degrés, dans des huttes au toit de tôle, avec un point d'eau et des cuisines communes et 1 repas par jour, après avoir fuit les massacres des terroristes de Boko Haram.

Tous les discours du monde, tous les articles de presse de la planète sonnent creux devant un tel constat.



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