Les personnes souffrant de symptômes liés à un traumatisme n’arrivent pas à contextualiser certaines informations. Cette découverte permettrait de développer des traitements plus efficaces.
Hypervigilance, insomnie, rêves intrusifs, troubles de l’attention, réactions excessives…le quotidien des personnes souffrant de stress post-traumatique est marqué par des symptômes lourds. C’est pourquoi les chercheurs de l’université du Michigan, aux Etats-Unis, essayent d’améliorer les traitements pour venir à bout de ce problème. Dans ce cadre, ils viennent de publier une étude dans la revue Neuron où ils expliquent avoir compris l’origine de ces symptômes.
Il s’agit d’une altération du traitement des informations concernant le contexte, une fonction du cerveau qui nous permet d’adapter nos réponses selon ce qui nous entoure. Si nous voyons un animal sauvage en cage, par exemple, cette capacité cérébrale nous évite de partir en courant car elle permet de contextualiser l’information et de comprendre que nous ne sommes pas en danger. Or, chez les patients traumatisés, il semble que cette faculté soit perturbée. Une odeur ou un bruit peuvent déclencher des réactions disproportionnées même dans des contextes sûrs.
Ancrer dans le présent
Les zones du cerveau concernées, l’hippocampe, le cortex préfrontal et l’amygdale, sont liées à la mémoire, le traitement de l’information et les émotions. Quand le circuit ne fonctionne pas correctement, la personne se sent déconnectée du monde et n’arrive pas à donner une réponse adaptée à la situation. C’est comme si leur cerveau les forçait à créer un contexte intériorisé, lié au traumatisme.
Si cette hypothèse se confirme, expliquent les auteurs de l’étude, il sera possible de mieux identifier certains processus sous-jacents et de travailler sur l’amélioration des traitements disponibles. Pour le moment, rappellent-ils, certains outils thérapeutiques comme la pleine conscience, des traitements médicamenteux et la thérapie cognitivo-comportementale apportent de bons résultats. Ces techniques permettent d’ancrer les patients dans leur environnement actuel et les aident à mieux identifier le contexte dans lequel ils se trouvent.
(santemagazine)