Pour la formation du nouveau gouvernement au Mali, le Premier ministre Moctar Ouane et le président de Transition ont fait le choix de se séparer de deux figures emblématiques de l’ex-junte. Après l’annonce, la situation s’est tendue.
Selon un proche du Premier ministre, le Premier ministre et le président ont été conduits à Kati, fief de l’ex-junte.
"Je confirme: des hommes de Goïta sont venus me chercher pour me conduire chez le président qui habite non loin de ma résidence", a dit Moctar Ouane dans un bref échange téléphonique avec l'AFP, en faisant référence à l'homme fort malien, le colonel Assimi Goïta, actuel vice-président de la transition.
La conversation s'est ensuite interrompue. Des sources très proches du Premier ministre ont confirmé, sous le couvert de l'anonymat étant donné la volatilité et la sensibilité de la situation, que M. Ouane avait été emmené. Bamako bruissait de rumeurs difficilement confirmables et des missions internationales ont diffusé des messages de prudence.
La capitale, qui avec le Mali a connu en août 2020 son quatrième coup d'Etat depuis l'indépendance, présentait cependant un air de relative normalité lundi soir.