En cette période de vives tensions budgétaires, sociales et géostratégiques, l’Algérie n’a pas besoin de courtisans animés seulement par la distribution d’une fonction de rente, mais d’une équipe gouvernementale soudée autour d’objectifs stratégiques précis, car ce monde turbulent et instable, marqué par les innovations technologiques, est à l’aube d’un nouveau pouvoir économique mondial, qui bouleverse toute la planète. Le constat est amer en ce mois de juin 2021, malgré les discours triomphants de tous les gouvernements de 1970 à nos jours: l’Algérie depuis l’indépendance politique est une économie fondamentalement rentière, le système financier, enjeu énorme de pouvoir, étant étroitement connecté à la production de la rente. Toute augmentation ou baisse du cours des hydrocarbures avec les dérivés (98/97% des recettes en devises) ont eu des incidences à la fois économiques et politiques comme en témoigne les impacts politiques de la crise de la baisse du cours entre 1986/1990. La gestion volontariste depuis l’indépendance, les enjeux de pouvoir internes, la crise économique, sociale et culturelle et, enfin les contraintes externes de plus en plus pesantes ont abouti à des changements, menés parfois à la hussarde, qui ont révélé une réalité bien amère : l’absence dramatique d’une véritable stratégie nationale d’adaptation à ce phénomène total et inexorable qu’est la mondialisation. La conjonction de facteurs endogènes et exogènes et l’intervention massive – parfois directe et par moment insidieuse – d’acteurs internes et externes a abouti à une transition qui se traîne en longueur depuis des décennies et non pas seulement pour la période actuelle.
1.-Une défiance à l’égard du système partisan et une situation socio-économique préoccupante
Sans sécurité, existant un lien dialectique sécurité développement, et un retour à la con fiance Etat –citoyens, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Bien qu’il y a lieu de ne pas comparer ces résultats avec les anciennes élections du fait qui ne sont pas significatifs ayant reposé sur des quotas et le bourrage des urnes, la leçon à tirer est qu’il reste un long chemin à parcourir pour redonner confiance afin de rapprocher l’Etat du citoyens , tout en rappelant que les pays développés ont mis des siècles à asseoir la démocratie et qu’avec la nouvelle révolution des télécommunications qui influent sur les comportements il y a de plus en plus méfiance des citoyens vis-à-vis du politique. Lors d’élections législatives anticipées. les résultats officiels du scrutin, publié officiellement au journal officiel, ont été marqué par un fort taux d’abstention, le taux de participation ayant été de 23,03% sur un nombre d’électeurs inscrits de 24.453.992 et celui des votants de 5.622.401, avec 1.011.749 de bulletins nuls, restant pour les députés élus 4.610.652 voix, soit 18,85%. Si l’on prend la structure démographique qui constitue d’ailleurs une véritable bombe, la population totale est passé e de 11.479.247 en 162, à 18.936.298 en 1980, à 253.435.21 en 19901, à 30.833.966 en 2000 et au 01 janvier 2021 44.680.256 dont 22.549.485 sexe masculin et 22.130.771 sexe féminin avec une prévision horizon 2030 de 51,3 millions d’habitants. Pour 2019, nous avons la structure d’âge suivante en pourcentage : 29,49% 0-14ans, 14,72% 15-24 ans, 42,97% 25-64 ans, 7,01% 55-64 ans et 5,81% 65 ans et plus. Si l’on prend seulement 50% de la tranche des 15-24 ans, les personnes en âge de voter représenteraient 62,80% et si l’on applique de taux à la population en âge de voter pour 2021, nous aurons environ 27,50 millions sur un total de votants de 24,12 millions, donc presque trois millions ne se sont pas inscrit sur les listes électorales. LE nombre de voix des votants pour les députés rapporté aux personnes en âges potentiels de voter serait alors de 16,70%. En référence au nombre de députés et de voix nous avons :-FLN 98 sièges, avec 287.828 voix soit par rapport aux inscrits 1,17% et 1% par rapport au nombre de votants potentiels ; le MSP 65 sièges, avec 208471 voix soit par rapport aux inscrits 0,8%et 0,7% par rapport au nombre de votants potentiels ; le RND 58 sièges, avec 198.758 soit par rapport aux inscrits 0,8% et 0,7% par rapport au nombre de votants potentiels ; le Front El Moustakbel 48 sièges avec 153.987 soit par rapport aux inscrits 0,63% 0,7% et par rapport au nombre de votants potentiels 0,55%. et le Mouvement El Bina 39 sièges, 106.203 soit par rapport aux inscrits 0,43% 0,38% par rapport au nombre de votants potentiels. Pour l’ensemble des partis nous avons 955.247 voix soit environ 4% par rapport aux inscrits et 2,66% par rapport au nombre de votants potentiels. Ainsi, tous les partis cités le nombre de députés a été de 308 sièges soit par rapport au total 75,67%. Tous les indépendants dont une grande partie provient d’autres partis dont le FLN, le RND et certains Partis dits « islamiques » le nombre de sièges représentent 24,33% pour un nombre de votants 4.610.652 moins 955.247 3.655.405 voix, malgré que les indépendants aient eu 84 sièges soit 20,63% de montrant qu4’il ya urgence de revoir le code électoral en inscrivant une dose de promotionnelle pour avoir une représentativité réelle. . Avec les indépendants nous avons au total 392 sièges sur 96,31% et les femmes ayant obtenu seulement 33 sièges (8,1 %).
Sur le plan économique, l’Algérie dépendra encore longtemps, du fait qu’avec ce mythe de la rente des hydrocarbures, elle n’a pas entamé réellement les réformes structurelles. L’annonce sana analyser la structure des exportations d’hydrocarbures traditionnels dont le volume est en déclin, qui montre que les données de 2020 de 2,2 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures , 70% sont de semi produits et de dérivées d’hydrocarbures étant utopique, surtout avec la paralysie de l’appareil de production et de la majorité de segments non concurrentiels, , d’annoncer, une exportation de 4/5 milliards de dollars hors hydrocarbures pour l’année 2021. La loi de finances est établie sur la base d’un baril de 40 dollars , en n’oubliant pas que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz naturel, mais ce n’est qu’un artifice comptable puisqu’entre le budget de fonctionnements et d’équipement selon le FMI pour 2021 dans son rapport d'avril 2021, l'Algérie fonctionne sur 130 dollars le baril, ce qui est intenable dans le temps, nécessitant une plus grande rigueur dans la gestion.
Avec le niveau de production actuel et les subventions généralisées, tous les rapports montrent que la consommation intérieure dépassera largement les exportations actuelles horizon 2030 hypothéquant les engagements internationaux de l’Algérie. Aussi, la future politique énergétique l'Algérie doit miser sur l’efficacité énergétique, revoir la politique des subventions généralisées notamment des carburants et dynamiser la production en baisse, en volume physique, les recettes de Sonatrach n’étant pas tributaire d’une bonne gestion interne mais de l’évolution du cours du niveau international qui échappe à la décision interne. Selon le rapport de l’OPEP de mai 2021 la production ne dépasse pas 860.000 barils/j, contre 1,2,à 1,3 million de barils/j entre 2007/2008, idem pour le gaz où les exportations sont passées pour la même période de 65 milliards de mètres cubes gazeux, à environ 55 en 2018 et 40/41 en 2020 selon un ex ministre de l’Energie. Cela rend l’urgent un nouveau management de Sonatrach et la publication des décrets d’application de la loi des hydrocarbures pour attirer les investisseurs si l’Algérie veut profiter de cette hausse des prix,, aucun expert ne pouvant prédire si elle est conjoncturelle ou durera dans le temps . Car pour le moyen et long terme, il y a urgence d’avoir une vision stratégique de la transition énergétique (Mix énergétique), de revoir le modèle de consommation énergétique et développer les énergies renouvelables, afin de s’adapter aux mutations énergétiques mondiales entre 2025/2030 qui modifieront le nouveau pouvoir énergétique mondial.
Ainsi, une gouvernance mitigée due tant à la période antérieure 2000/2019 qu’à la période actuelle combinée aux impacts de l’épidémie du coronavirus qui a touché toute la planète, l’’Algérie n’ayant pas besoin d’une pléthore de 40 ministères qui se télescopent dont l’expérience récente a montré le manque de cohérence et de management stratégique idem pour les collectivités locales des micro institutions a entrainé, une dégradation des indicateurs macro économiques et macro sociaux. Il y a lieu donc procéder sans complaisance à un examen très lucide de la situation pour mieux réagir dans plusieurs segments de la vie économique et sociale : tels l’éducation-formation, le savoir pilier du développement, la santé, la modernisation de l’agriculture, la culture financière des acteurs économiques, l’efficacité de l’administration, la relance des entreprises, à travers une nouvelle politique industrielle, lutter contre les déséquilibres régionaux et les inégalités sociales, la formation civique et politique de la jeunesse et tant d’autres domaines. Dans la pratique des affaires n’existent pas de sentiments, l'attrait de l’investissement productif y compris les services à valeur ajoutée qu'il soit étranger ou national reposant sur la visibilité et surtout sur la confiance, sans laquelle aucun développement n’est possible. Comme j'ai eu à le rappeler dans différentes contributions nationales et internationales, largement diffusées entre 1976/2020 afin de rapprocher l'Etat du citoyen se pose l'urgence d'une manière claire pour nos gouvernants de comprendre le fonctionnement de la société loin des bureaux climatisés. Comme effet du manque de vision, le taux de croissance du produit intérieur brut qui détermine le taux d’emploi, est en nette diminution, estimée en 2020 à 160 milliards de dollars et selon le FMI de 153 milliards de dollars pour 2021.
Cela s’explique par la léthargie de l’appareil de production impacté tant par sa structure passée que par l’épidémie du coronavirus, ( selon le patronat une perte d’emplois d’environ 500.000 uniquement dans le BTPH) et le tissu économique fonctionnant s à peine à 50% de ses capacités. Les entrées en devises entre 2000/2019 ont été supérieures à 1000 milliards de dollars pour une sorties de biens et services d’environ 935 milliards de dollars, le solde étant les réserves de change fin 2019 pour un taux de croissance dérisoire entre 2/3% alors qu’il aurait du dépasser les 9/10% : mauvaise gestion ou surfacturation. Si on applique seulement un taux de surfacturation de 15%, les sorites illégales de devises sont supérieurs à 140 milliards de dollars et ce avec la complicité d’opérateurs étrangers. Il es utile de rappeler qu’en tant que haut magistrat à la cour es comptes (premier conseiller) et directeur général des études économiques entre 1980/1983, ayant été chargé du dossier du contrôle du programme pénurie et des surestaries, j’avais proposé un tableau de la valeur au niveau du ministère des finances pour détecter ces surfacturations, tableau qui n’a jamais vu le jour car s’attaquant à de puissants intérêts rentiers. Comme ayant eu à diriger l’audit sur Sonatrach entre 2007/2008 , il a nous été presque impossible d’avoir une vision claire de la gestion de Sonatrach notamment couts arrivé au port tant du baril du pétrole que du cout du gaz –MBTU- faute de comptes physico-financiers et de comptabilités analytiques éclatés par sections.
Quant à l’avant-projet de loi de finances complémentaire 2021, non encore adopté par le conseil des ministres, il a prévu des importations de biens à 30,42 milliards de dollars, non inclus les services (appel à l’assistance étrangère) qui ont fluctué pour 2010/2019 entre 10/11 milliards de dollars/an. Avec une coupe de 50%, cela donnerait une sortie de devises de plus de 35 milliards de dollars accroissant les tensions budgétaires et avec 5 milliards de dollars plus de 40 milliards de dollars si l’on relance les projets gelés et si l’on exclut l’endettement extérieur. Les prévisions donnent un déficit budgétaire record au cours de 130 dinars un dollar, 25,46 milliards de dollars soit 16,0% et 13,6% du PIB. Quant au déficit du Trésor qui s’aggrave, il est prévu 31,85 milliards de dollars. Nous assistons à une dépréciation accélérée du dinar qui est passé d’environ à 75/78 dinars un euro entre 2000/2005 et qui en juin 2021 dépasse 133 dinars un dollar (5 dinars un dollar vers les années 1970) et 162 dinars un euro avec un écart d’environ 50% sur le marché parallèle induisant une inflation importée, malgré les restrictions des voyages. Les réserves de change qui tiennent à 70% la cotation du dinar, sont passées de 194 milliards de dollars fin 2013 ,à 62 fin 2020, 42 fin 2021 et qu’en sera-t-il fin 2021 avec toutes les restrictions qui ont paralysé tout l’appareil de production en 2020 ? Les banques locales dépassent 45% du total de leurs actifs bancaires avec une dette publique par rapport au PIB de 63,3%, prévue en 2021, contre 53,1% en 2020, et la dette publique nette totale représentera 60,5%, contre 50,4% en 2020,mais avec une dette extérieure faible, 3,6% et 5,2% du PIB en 2021 et 2022, contre 2,3% en 2020. Sur le plan macro- social, selon le FMI, le taux de chômage incluant la sphère informelle et les emplois rente, devrait atteindre 14,5% en 2021, et 14,9% en 2022, contre 14,2% en 2020, ce taux dépassant les 20/30% pour les catégories 20/30 ans et paradoxalement les diplômés. L’inflation qui sera de longue durée fonction, des réformes structurelles entre 2000/2020 ,selon données de l’ONS dépasse, cumulée, 90% et sera supérieure en cumulant l’année 2021 de 100% accroîtra la détérioration du pouvoir d’achat et les revendications sociales.
Pour l’Algérie, le population active dépasse 12,5 millions sur une population totale résidente, 44,7 millions d’habitants au 1er janvier 2021 avec une sphère informelle représentant selon le FMI 33% de la superficie économique mais plus de 50% hors hydrocarbures. Elle contrôle une masse monétaire hors banques, selon les informations données par le président de la république, entre 6000 et 10.000 milliards de dinars 30-45% du PIB , différence montrant l’effritement du système d’information, soit au cours de 130 dinars un dollar entre 46,15 et 76,90 milliards de dollars. Quant aux caisses de retraite selon le ministère du Travail, en date du 08 avril 2021 le déficit financier de la CNR pourrait atteindre 690 milliards de dinars en 2021, le nombre de retraités dépassant les 3,3 millions, le CNR enregistrant un taux de cotisation , estimé à 2,2 travailleurs pour chaque retraité alors que pour un équilibre , le taux de cotisation devrait atteindre cinq travailleurs pour un retraité. Encore que les transferts sociaux et subventions généralisées, qui représenteront 23,7% du budget général de l’Etat et 9,4% du PIB pour l’exercice 2021 sont intenables dans le temps.
2.- Les défis du gouvernement réforme du système politique et économique
L’Economie est fondamentalement Politique comme nous l’ont enseigné ses fondateurs notamment Adam Smith, David Ricardo, Karl Marx, Joseph Schumpeter et plus près de nous les prix Nobel de sciences économiques attribués aux institutionnalistes entre 2000/2017. Les réformes fondement de la transition socio-économique renvoient à la refondation de l’Etat qui implique de saisir les tendances réelles de la société algérienne face tant aux mutations internes que mondiales. Les exigences d’un Etat fort de sa droiture et de son droit, si elles constituent un outil vital pour la cohésion nationale et le destin de la nation, ne doivent pas occulter les besoins d’autonomie de pouvoirs locaux qui doivent être restructurés en fonction de leur histoire anthropologique et non en fonction des nécessités électoralistes ou clientélistes. La cohésion de ces espaces et leur implication dans la gestion de leurs intérêts et de leurs territorialités respectives enclencherait alors une dynamique de complétions positives et rendront la maîtrise des groupes plus faciles pour la centralité politique nationale. L’autonomie des pouvoirs locaux ne signifie pas autonomie de gouvernement mais un acte qui renforce la bonne gouvernance en renforçant le rôle de la société civile, que seules des actions d’intérêts communs doivent légitimer et non le soutien de l’Etat. La refondation de l’Etat, pour ne pas dire sa fondation comme entité civile, passe nécessairement par une mutation profonde de la fonction sociale de la politique. La fin de l’Etat de la mamelle, puis celle de la légitimité révolutionnaire, signifie surtout que le pouvoir bienfaisant ou de bienfaisances inaugurées comme contrat politique implicite par les tenants du socialisme de la mamelle afin de légitimer l’échange d’une partie de la rente contre la dépendance et la soumission politiques et qui efface tout esprit de citoyenneté active, ce pouvoir doit céder la place à un pouvoir juste, justicier et de justice.
C’est la norme du droit qui reprend sa place pour légitimer le véritable statut de la citoyenneté nationale. Le passage de l’Etat de « soutien » à l’Etat de justice est de mon point de vue un pari politique majeur, car il implique tout simplement un nouveau contrat social et un nouveau contrat politique entre la Nation et l’Etat. L’Algérie ne peut revenir à elle même que si les faux privilèges sont bannis et les critères de compétence, de loyauté et d’innovation sont réinstaurés comme passerelles de la réussite et de promotion sociale. La compétence n’est nullement synonyme de postes dans la hiérarchie informelle, ni un positionnement dans la perception d’une rente, elle se suffit à elle-même et son efficacité et sa légitimité se vérifient surtout dans la pertinence des idées et la symbolique positive qu’elle ancre dans les corps et les acteurs sociaux. Et la compétence n’est pas un diplôme uniquement mais une conscience et une substance qui nourrissent les institutions et construisent les bases du savoir afin d’avoir un impact réel sur la dynamique sociale globale, afin de réaliser les aspirations d’une Algérie arrimée à la modernité tout en préservant son authenticité. La refondation de l’Etat ne saurait se limiter à une réorganisation technique de l’autorité et des pouvoirs. La gouvernance est une question d’intelligence et de légitimité réelle et non fictive. Cela implique des réaménagements dans l’organisation du pouvoir devant poser la problématique stratégique du futur rôle de l’Etat largement influencé par les effets de la mondialisation dans le développement économique et social notamment à travers une réelle décentralisation. Cellule de base par excellence, la commune algérienne a été régie par des textes qui ne sont plus d’actualité, autrement dit frappés de caducité. « L’objectif central de la démarche est de transformer la commune « providence » en « commune entreprise ».
Cela suppose que toutes les composantes de la société et les acteurs de la vie économique, sociale et culturelle, soient impliqués, sans exclusive, dans le processus décisionnel qui engage la configuration de l’image de l’Algérie de demain qui devra progressivement s’éloigner du spectre de l’exclusion, de la marginalisation et de toutes les attitudes négatives qui hypothèquent la cohésion sociale. L’implication du citoyen dans le processus décisionnel qui engage l’avenir des générations futures, est une manière pour l’Etat, de marquer sa volonté de justice et de réhabiliter sa crédibilité en donnant un sens positif à son rôle de régulateur et d’arbitre de la demande sociale.. L’image de la commune-manager repose sur la nécessité de faire plus et mieux avec des ressources restreintes. Il n’y aurait donc plus de place pour le gaspillage et le droit à l’erreur, ce qui exclut obligatoirement le pilotage à vue, au profit des actions fiabilisées par des perspectives de long terme d’une part, et les arbitrages cohérents d’autre part, qu’implique la rigueur de l’acte de gestion. Si l’on veut un développement durable , permettant l’adhésion des citoyens Avec le fort taux d’abstention aux dernières élections législatives, taux de participation y compris les bulletins nuls de 23%, non compris les bulletins nuls 19% s’impose de la restructuration du système partisan et de la société civile. En raison des crises internes qui les secouent périodiquement, du discrédit qui frappent la majorité d’entre elles, de la défiance nourrie à leur égard et à l’endroit du militantisme partisan, se pose cette question si les formations politiques- pouvoir et opposition sont dans la capacité aujourd’hui de faire un travail de mobilisation et d’encadrement efficient, évitant un affrontement direct citoyens forces de sécurité et donc de contribuer significativement à la socialisation politique et donc d’apporter une contribution efficace à l’œuvre de redressement national, assistant souvent à leur déconnexion par rapport à la vitalité de la société toujours en mouvement, d’où l’urgence de leur restructuration. Quant à la société civile force est de constater qu’elle est éclatée y compris certaines confréries religieuses qui avec la désintégration sociale et une jeunesse parabolée ont de moins en moins d’impacts contrairement à une vision du passé. Comme pour les partis, la majorité se manifeste que sur instrumentalisation, vivant du transfert de la rente et non sur la base des cotisations de leurs adhérents. C’est que la confusion qui prévaut actuellement dans le mouvement associatif national rend urgent l’élaboration d’une stratégie visant à sa prise en charge et à sa mobilisation.
Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traverse et sa relation complexe à la société et à l’Etat ajoutent à cette confusion et la verra-t-on se scinder en quatre sociétés civile : premièrement, le premier segment qui a été par le passé le plus gros segment, interlocuteur privilégié et souvent l’unique des pouvoir publics sont des sociétés civiles appendice du pouvoir se trouvant à la périphérie des partis du pouvoir où les responsables sont parfois députés, sénateurs, vivant en grande partie du transfert de la rente. ; deuxièmement, nous avons une société civile ancrée franchement dans la mouvance islamiste, certains segments étant l’appendice de partis islamiques légaux ; troisièmement, nous avons une société civile se réclamant de la mouvance démocratique, faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, et minée par des contradictions en rapport, entre autres, avec la question du leadership ; quatrièmement, nous avons une société civile informelle, inorganisée, atomisée qui est de loin la plus active et la plus importante, formant un maillage dense, tous les acteurs voulant un changement, mais du fait de tendances idéologiques contradictoires incapables de s’entendre sur un programme de gouvernement cohérent. L’intégration intelligente de la sphère informelle, non par des mesures bureaucratiques autoritaires, mais par l’implication de la société elle-même, est indispensable pour sa dynamisation. Car lorsqu’un Etat veut imposer ses propres règles déconnectées des pratiques sociales, la société enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner. Mais ce discrédit de la classe politique traditionnelle n’est pas propre à l’Algérie où le monde est devenu une maison de verre avec la révolution du système de communication.
3. -Réaliser la transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures afin d’éviter la marginalisation de l’Algérie au sein de l’économie mondiale
Avec l’épidémie du coronavirus , le monde de demain 2021/2030/2040, ne sera plus jamais comme avant, étant à l’aube d’une quatrième révolution économique et technologique, fondée sur deux fondamentaux du développement, la bonne gouvernance et l’économie de la connaissance,( l’intelligence artificielle, le digital ) ne devant jamais oublier que toute nation qui n’avance pas recule. D’où l’importance pour l’Algérie afin de relever les défis, de l’implication du citoyen dans le processus décisionnel qui engage l’avenir des générations futures, qui est une manière pour l’État, de marquer sa volonté de justice et de réhabiliter sa crédibilité en donnant un sens positif à son rôle de régulateur et d’arbitre de la demande sociale. Comme conséquence, le monde de demain subira de profondes mutations politiques, militaires, socio-économiques et énergétiques, déclin des hydrocarbures traditionnels, développement des énergies renouvelables, l’hydrogènes 2030/2040 , avec de nouveaux segments engendrant de la valeur ajoutée nouvelle, déclassant les activités traditionnelles. Nous devrions assister à d’autres relations sociales , de nouveaux comportements et d’autres méthodes de travail avec le développement des vidéo conférences, le télétravail pour certains métiers et des recompositions territoriales autour de grands espaces régionaux pour une population mondiale de 8,9 milliards d’ habitants en 2030 et 9,8 milliards en 2050.
C’est que nos sociétés ont été perturbées depuis l’entrée en puissance des nouvelles technologies à travers Facebbok qui contribuent à refaçonner les relations sociales , les relations entre les citoyens et l’Etat, par la manipulation des foules, pouvant être positif ou négatif lorsque qu’elle tend à vouloir faire des sociétés un Tout homogène alors qu’existent des spécificités sociales des Nations à travers leur histoire, Ces nouvelles dictatures peuvent conduire à effacer tout esprit de citoyenneté à travers le virtuel ,l’imaginaire et la diffusion d’images avec pour conséquence une méfiance accrue par la manipulation des foules, lorsque des responsables politiques formatés à l’ancienne culture ne savent pas communiquer . Mais des dangers guettent le futur monde qui sont la guerre alimentaire et son corollaire l’eau, la guerre numérique (cyber attaque) qui modifiera notre mode de vie. Autre défi majeur, la guerre écologique, cette dernière pouvant conduire avec le réchauffement climatique à des déplacements de populations avec l’élévation du niveau des mers et la sécheresse, à d’importants flux migratoires et des millions de morts, dont l’impact actuellement du coronavirus ne serait qu’un épiphénomène.. L’Algérie
Du 05 juillet 1962 au 05 juillet 2021, l’Algérie est toujours à la recherche de son destin avec une transition inachevée. Les défis qui attendent l’Algérie sont nombreux et complexes. Tout politique de développement de 2021 à 2025 n'aura de chances d'aboutir que si d'abord l'on tient compte des trajectoires du passé afin d’atténuer les tensions budgétaires et sociales, ayant des incidences sécuritaires, qui seront vivaces. Cela implique la mise en place de nouvelles institutions débureaucratisées, la moralisation de la société, une nouvelle politique socio-économique, s’adaptant aux nouvelles technologies , à la transition numérique, énergétique principal défi du futur gouvernement et un minimum de consensus social, tout projet étant porté forcément par les acteurs politiques, sociaux et économiques.. Dans cette conjoncture difficile, le pouvoir n’a pas besoin de louanges de courtisans, en contrepartie d’une rente, contre productif pour le pouvoir lui-même, mais d’un langage de l’économie algérienne est dépendante des fluctuations du cours des hydrocarbures. Comme je l’ai démontré dans un ouvrage parue à l’Office des Publications Universitaires (OPU Alger 1983) « valeur, prix et croissance économique», en référence à la théorie de la thermodynamique le monde est en perpétuel mouvement. Même la pierre et notre univers (avec le réchauffement climatique influences géostratégiques sur la cartographie géographique mondiale) que l’on croit inerte se décompose lentement à travers les décennies et les siècles. La société n’échappe pas à cette règle ou les mouvements culturels ( qui seront prépondérants entre 2030/2040), économiques, sociaux, politiques avec des acteurs n’ayant pas toujours les mêmes objectifs, engendrent des transformations soit positive sou négatives. Le temps ne se rattrape jamais en économie que l’on pout définir comme la maitrise et le gain du temps. Toute Nation qui n’avance pas recule forcément mes de niveau de vie comparée aux profondes transformations mondiales.
C’est dans ce cadre que le défit du futur président peut se résumer ainsi : soit une véritable stratégie d’adaptation à ce monde turbulent et instable, de profondes réformes afin de favoriser le développement durable ou une régression de l’Algérie tant dans le domaine économique , social, politique et militaire dans la mesure ou le véritable pouvoir économique mondial et l’influence diplomatique au niveau de la diplomatie repose sur une économie forte, où les deux pivots du développement du XXIème siècle sont la bonne gouvernance et la maitrise du savoir étant l’’aube de la quatrième révolution économique mondiale 2020/20030. Il n’est plus permis aujourd’hui de faire l’impasse sur le rôle que des acteurs résidents, mus puissamment par des intérêts organiquement liés à la distribution de la rente, qui ont pu à un moment où à un autre peser dans un sens franchement défavorable aux réformes politiques et économiques. De même qu’il n’est plus possible, du point de vue de l’analyse aussi, d’occulter le rôle que d’autres acteurs, externes ceux-là, ont pu jouer dans un sens tout aussi défavorable, motivés qu’ils étaient eux aussi par la défense d’intérêts de groupes ou de personnes que la poursuite d’un commerce hautement lucratif rendait allergiques à toute velléité de changement et de réformes. Des acteurs internes aussi bien que des acteurs externes ont agi clairement dans le sens contraire, encourageant et défendant, par des moyens divers, la mise en œuvre de réformes dont la nécessité n’échappe à personne. Comme il n’est plus permis d’ignorer la nécessaire adaptation de l’Algérie face aux nouvelles mutations mondiales dont son devenir est dans l’espace euro-méditerranéen et africain expliquant . Aussi les réformes en profondeur du fonctionnement de la société algérienne et non des replâtrages organisationnels, impliquant d’analyser avec lucidité les relations dialectiques réformes et les segments de la production de la rente ( Sonatrach) et celui de sa redistribution ( système financier), bouleversent des intérêts, les gagnants de demain n’étant pas forcément ceux d’aujourd’hui. Lorsque la valeur de la rente des hydrocarbures s’accroit, paradoxalement les réformes sont freinées et l’on assiste à une redistribution passive de la rente pour une paix sociale éphémère avec l’extension de la corruption et une concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité rentière. Cela couple contradictoire rente/réformes explique fondamentalement l’instabilité juridique et le manque de cohérence et de visibilité dans la réforme globale.
4. –Face aux nouvelles mutations mondiales, des réformes synchronisées pour éviter le scénario vénézuélien
Aussi de profonds changements s’imposent, tout projet étant porté par forcément des forces sociales, souvent avec des intérêts différents, en démocratie les urnes la population tranchant sur le projet de société, où la minorité politique se soumet à la volonté de la majorité, tout en restant une force de propositions .Comment ne pas rappeler que par le passé,(2005), j’ai eu l’honneur de coordonner plusieurs ouvrages pluridisciplinaires , d’une brulante actualité ,ayant abordé les réformes politiques, sociales et économiques, fruit d’un travail collectif à la rédaction duquel ont contribué des collègues spécialistes en anthropologie, en économie et en sciences politiques des universités d’Oran et d’Alger (Casbah Editions deux volumes 520 pages sous le titre réformes et démocratie- 2005). A cette époque j’avais donné plusieurs conférences aux universités de Annaba, de Constantine, de Tizi Ouzou, de Bejaia , Mascara , Sid Bel Abbès, Tlemcen, d’Oran, à l’Académie militaire Inter- Armes de Cherchell, avant de clôturer à l’école nationale d’administration d’Alger (ENA) et ce afin pour expliquer notre démarche fondée sur l’alternance démocratique tenant compte de notre authenticité, afin d’arriver à une économie diversifiée hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales avec l’avènement de la quatrième révolution économique mondiale 2020/2030 Que de perte de temps et dommage que nous n’avons pas été écoutés.
La solution se trouve dans le dialogue productif avec des concessions réciproques privilégiant uniquement l’avenir de l’Algérie, entre le pouvoir, l’opposition. Dans le cas du retour au FMI 2021/2022, il serait utopique tant pour le pouvoir, l’opposition de parler d’indépendance sécuritaire, politique qu’économique. Nous aurons alors des incidences géostratégiques négatives de déstabilisation de la région méditerranéenne et africaine que ne souhaite ni les USA, ni l’Europe, ni d’ailleurs aucun algérien patriote, comme je l’ai souligné dans deux interviews entre 2017/2018 à AfricaPresseParis, l’autre à l’American Herald Tribune « Dr. Abderrahmane Mebtoul: “Algeria Still Faces Significant Challenges. L'efficacité des institutions, sous réserve d’une planification stratégique qui devra, s’articuler autour de grands ministères homogènes et de 5/6 grands pôles régionaux économiques, pour faire face à la crise économique et redonner confiance aux citoyens. Comme je l’ai souligné lors de deux récentes interviews au niveau national le 27 juin 2021 à une télévision algérienne, le 01 juillet 2021 à Chourouk et au niveau international le 30/06/2021 à Maghreb Voices (USA), du fait de vives tensions économiques et sociales, sans oublier les tensions géostratégiques au niveau de la région, le défi du futur gouvernement est avant tout économique afin d’asseoir la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales, impliquant de profondes réformes structurelles, douloureuses à court terme, nécessitaient une forte cohésion sociale, malis porteuses d’avenir à moyen et long terme La Banque d’Algérie vient de décider le 30 juin 2021 d’un programme spécial de refinancement de l’économie nationale d’une durée d’une année. S’élevant à 2100 milliards de dinars soit au cours moyen de 130 dinars un dollar un montant colossal de 16,15 milliards de dollars.
Dans ce cadre je ne saurai trop insister sur l’urgence de synchroniser la sphère réelle et la sphère financière, la dynamique économique et la dynamique sociale, la vision purement monétariste, la planche à billets ( sans contrepartie productives, sous prétexte de ne pas aller vers l’endettement extérieur, l’Algérie souffrant de rigidités structurelles, la théorie néo keynésienne étant inapplicable et du manque de devises et non pas de dinars, sous prétexte d’éviter l’endettement extérieur qui peut être positif s’il est ciblé et créateur de valeur ajoutée, et la dévaluation du dinar pour combler artificiellement el déficit budgétaire , politique qui conduira inéluctablement au scénario vénézuélien avec une faillite de l’économie marquée par une hyperinflation et de vives tensions sociales avec un impact sécuritaire. C’est que l’Algérie possède d’importantes potentialités pour surmonter la crise actuelle sous réserve de profondes réformes, d’une nouvelle gouvernance, la lutte contre la bureaucratie qui enfante la sphère informelle et la corruption et une bonne gestion pouvant fonctionner à un baril entre 60/70 dollars( voir notre interview à Radio Algérie internationale 30/06/2021). Une autre politique d’impose , notre pays ayant besoin qu’un regard critique et juste soit posé sur sa situation sur ce qui a déjà été accompli et sur ce qu’il s’agit d’accomplir encore au profit exclusif d’une patrie qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d’un même projet, d’une même ambition et d’une même espérance afin de faire de l’Algérie un pays émergent.
Références
Ouvrage collectif sous la direction du professeur Abderrahmane MEBTOUL « Les enjeux de l’Algérie : réformes et démocratie » 2 volumes Casbah Edition Alger- 2005 (520 pages) -Interviews à l’American Herald Tribune 28 décembre 2017 (58 pages) et au quotidien financier français la Tribune.fr mars 2017 « toute déstabilisation de l’Algérie aurait un impact sur l’espace méditerranéen et africain » 11 aout 2018 à l’American Herald Tribune " bilan et les perspectives de l’économie algérienne 2018/2020/2030 "– en anglais (USA -Ouvrage collectif « les enjeux géostratégiques de l’intégration du grand Maghreb » Edition Harmattan Paris/ France – 2015 sous la direction d’Abderrahmane Mebtoul et de Camille Sari deux ouvrages (1050 pages) Le premier ouvrage collectif s’intitule, quelle gouvernance et quelles institutions au Maghreb face aux enjeux géostratégiques Le second ouvrage collectif traite de l’intégration économique maghrébine, un destin obligé.»- Conférence du Pr Abderrahmane Mebtoul au colloque international Ministère de la défense nationale – Institut de Documentation, d’Evaluation et de Prospective : «