Algérie 1

Icon Collap
...

Le programme du gouvernement : les 7 orientations du président Bouteflika en Conseil des ministres

15-06-2017 10:29  Pr Abderrahmane Mebtoul

Professeur Abderrahmane Mebtoul, expert international 

Le plan d’action du Gouvernement adopté par le Conseil des ministres, le 14 juin 2017, a relevé que la crise des prix du pétrole s’installe dans la durée. Pour preuve le cours du Brent se cote depuis quelques jours à moins de 50 dollars US.  Cela impose à l’Algérie des défis majeurs exigeant notamment la dynamisation des réformes à mettre en place, actions socio-économiques, que je résumé en sept axes directeurs.

1- La nécessité de poursuivre la mise en œuvre de la politique de rationalisation budgétaire adoptée l’année dernière pour redresser les finances publiques à l’horizon 2019.

2- Pour ne pas trop impacter les programmes publics d’investissements, promouvoir des financements internes non conventionnels qui pourraient être mobilisés pendant quelques années de transition financière.

3- Eviter le recours à l’endettement extérieur et de contenir davantage encore le volume des importations de biens et de services à l’effet de préserver les réserves de changes du pays.

4- Poursuivre la mise en place du nouveau modèle de croissance adopté  en 2016  par le Conseil des ministres, y compris son volet de réformes pour l’amélioration de l’environnement de l’investissement, et la modernisation du système fiscal, des banques publiques et du marché financier.

5- Valoriser davantage toutes les ressources et richesses dont dispose le pays, y compris les hydrocarbures fossiles conventionnels et non conventionnels ainsi que les énergies renouvelables.

6- En matière de justice sociale et de solidarité nationale,  de travailler à une plus grande rationalisation de cette politique sociale, y compris par un meilleur ciblage des subventions publiques.

7- Une politique efficace de communication en direction de l’opinion publique, et une concertation continue avec les partenaires économiques et sociaux.

A un cours du Brent 50/52 dollars, les recettes de Sonatrach, représentant 98% des entrées   de  devises,  seraient entre 30/32   de dollars, milliards (à soustraire  20% de coût),  pour éviter l'endettement destiné non aux secteurs créateur de valeur ajoutée, tout en renouant avec la croissance et en respectant les engagements internationaux de l'Algérie ( les restrictions quantitatives des importations ne signifiant pas interdiction, étant prévues dans les accords en cas de difficultés des balances de paiement-normes cout/qualité), s'offrent plusieurs solutions :

1- Il s’agira pour le gouvernement de présenter  avec une échéance précise  datée, de mener à bien  les réformes globales  avec  la nécessaire synchronisation des actions sectorielles  tenant compte des inévitables  tensions budgétaires soulignées avec  force lors de ce conseil  des ministres  qui a mis en relief les contraintes extérieures et intérieures notamment , donc avoir une véritable   stratégie  loin de tout populisme.  

2- Comme je le préconise depuis des années aller rapidement à travers une chambre nationale  de compensation,  vers des subventions ciblées au profit des catégories défavorisées,

3- Une plus grande rigueur budgétaire, la lutte contre la mauvaise gestion, les surfacturions   et la corruption,

4- Dynamiser le secteur privé et le partenariat public/privé national/ international ce qui suppose de lever la contrainte de la règle des 49/51% pour les segments non stratégiques 

5- Financer, la partie dinar, des projets par la planche billets mais avec un risque inflationniste en cas de non rentabilité des projets à terme, 

6- Recourir aux réserves de change d’environ 100 milliards de dollars actuellement pour la partie devises, des   importations nécessaires  à la population  et aux  segments productifs  devant revoir  les cahiers de charges  pour les avantages financiers  et fiscaux  qui doivent être modulés, des projets dont  le taux d'intégration est inférieur à 30/40% et n'exportant pas, 

Qui dit donc réformes et approfondir le modèle de croissance adapté en Conseil des Ministres, dont j'ai eu l'honneur d'y contribuer indirectement à travers plusieurs audits que j'ai eu à diriger pour le gouvernement (2013/2015), c'est mettre en place les mécanismes d’une économie de marché concurrentielle à finalité sociale (cohésion et dialogue social), qui a ses propres règles de régulation. Loin de tout monopole bureaucratique, qu'il soit public ou privé.   

[email protected]

(1) Un débat aura lieu sur le programme du gouvernement - Radio Algérie Internationale auquel participera le professeur Abderrahmane Mebtoul le 15 juin 2017




Voir tous les articles de la catégorie "Eclairage éco"