Réagissant aux déclarations de la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté, Madame Marlène Schiappa demandant aux imams de reconnaître le mariage homosexuel, le recteur de la mosquée de Paris "déplore ces déclarations, qui marquent une violation du droit et bafouent les réalités religieuses".
"En qualité de recteur de la Grande Mosquée de Paris, j’ai fait tout mon possible pour parvenir à la conclusion de cette charte, qui est un engagement très fort de nos fédérations musulmanes de France. Cette charte affirmait sans ambiguïté que la pratique religieuse musulmane est parfaitement en phase avec les lois et les principes de la République", indique un communiqué de la même structure religieuse musulmane en France.
Pour le recteur de la mosquée de Paris, "les déclarations de Madame Marlène Schiappa sont incompréhensibles et inacceptables. D’abord, cette charte n’est pas un acte du gouvernement mais un engagement des fédérations musulmanes et je demande instamment au gouvernement de respecter le travail de ces fédérations, qui agissent avec esprit de responsabilité et indépendance".
"Ensuite, nous avons rappelé le principe d’égalité entre tous les êtres humains, qui est nourri par nos plus essentiels enseignements religieux, et nous avons clairement dit que cela impliquait le refus de toute discrimination liée à l’homosexualité. Surtout, cette charte est notre affaire, et je dénie à un ministre la capacité de dicter les prêches des imams. Que resterait-il de la liberté de religion ? Que resterait-il de la laïcité ? Et puis, il y a une grande différence entre refuser toute discrimination notamment pour un motif d’orientation sexuelle et adhérer au mariage homosexuel. Comme les autres religions monothéistes, l’islam ne reconnaît le mariage qu’entre les personnes de sexe différent. Aucune autorité publique ou politique ne peut dicter une doctrine religieuse", conclut la même source.