Pour des raisons stratégiques de transmission, certains virus seraient capables de s’adapter au sexe de la personne infectée et de se développer différemment.
La communauté scientifique sait que les différences entre les systèmes immunitaires des hommes et des femmes provoquent des réactions distinctes face à la maladie. Mais d’après une étude publiée par la revue Nature Communications, les virus eux-mêmes ont évolué pour affecter différemment les sexes.
Les auteurs de ces travaux, Francisco Úbeda et Vincent Jansen de l'École des sciences biologiques de l'université Royal Holloway au Royaume-Uni, ont observé une évolution particulière chez certains virus. Ils seraient capables de s’adapter pour provoquer une maladie moins grave et moins létale chez les femmes que chez les hommes dans le but de mieux se propager. En effet, la grossesse, l’accouchement et l’allaitement sont d’excellents moyens pour transmettre une maladie infectieuse.
Une stratégie de propagation
Les scientifiques se sont intéressés au virus HTLV-1, capable de provoquer une leucémie chez les personnes infectées. Il touche actuellement entre 10 et 20 millions de personnes dans le monde et se transmet par voie sexuelle et par le sang. D’après leurs observations, les variations de l’infection par ce virus et la forme de leucémie qu’il induit dans différentes populations s’expliquent par cette stratégie de propagation via le sexe féminin.
Aux Caraïbes, le virus provoque la même réaction chez les hommes et les femmes, tandis qu’au Japon, il touche plus de femmes. Dans ce pays, une proportion plus élevée de mères allaitent leurs enfants et le font plus longtemps par rapport aux femmes des Caraïbes. L’infection a donc deux à trois fois plus de possibilités d’être transmise et de faire des victimes chez les Japonais que chez les Japonaises.
(santemagazine)