Le conclave du Conseil national du FFS hier, était scruté par les haruspices de la politique et par les observateurs, sachant que la décision qui y serait prise n’étaitpas sans conséquences sur la scène politique en général et les prochaines législatives du 12 juin prochain en particulier .
Le verdict est tombé aprèsdes débats marathon et tendus qui ont duré plusieurs heures, alors qu’à l’extérieur de lasalle de réunion, les anti participation, dont l’ancien premier secrétaire AliLaskri et même le fils de Hocine Ait Ahmed, arrivé de Lausanne, donnaient de lavoix en criant à tue tête « Ulach lvot oulach ! »
La majorité des membres du Conseil national, envers et contrel’avis de la Direction nationale, plus favorable à la participation, en s'appuyant sur une autre lecture de la situation politique et ses prolongements futurs, ont plébiscité le boycott, se mettant ainsi encohérence avec la base du parti largement opposé au rendez-vous des urnes du 12 juinprochain.
« Le Conseil national réaffirme que les conditions de latenue du prochain scrutin législatif du 2 juin ne sont pas réunies et que lesélections ne constituent pas une solution à la crise multidimensionnelle que vitl e pays » justifie le FFS dans son communiqué final.
Par cette décision « signe de l’autonomie du parti etde son fonctionnement démocratique », selon les propos du Hakim Amirouche,membre du Conseil national, « le plus vieux parti de l’opposition » rejointles rangs du Parti des Travailleurs et du RCD qui, pour leur part, n’ont pas donné au temps letemps pour choisir de faire l’impasse sur les législatives du 12 juin prochain.
Exit donc les démocrates, qui s’alignent sur le Hirak, lesélections législatives vont par conséquentse jouer entre les partis du pouvoir et leurs satellites dans la société civileet les partis islamistes légaux (MSP, Nahda, El Islah, El Adala), qui sont déjà engagés dans la bataille de la collecte des parrainages citoyens pour la validation des candidatures.
Le choix du FFS, qui rejoint les rangs des boycotteurs, permet ainsi une décantation de la scène politique, traversée désormais par une ligne de faille nette entre ceux qui, majoritaires, adhèrent à l'agenda politique du président de la République et les partisans d'une transition politique qui préfèrent se mettre à la remorque du Hirak vent debout contre le vote.