Lenouveau Secrétaire Général du parti du Front de libération nationale, (PFLN),Abou el Fadel Baadji, semble faire sienne la célèbre citation du propagandisted’Hitler, Joseph Goebbels selon lequel, «Plus le mensonge est gros, mieux ilpasse» !
Poursa toute première conférence de presse après son élection à la tête de l’exparti unique, Abou el Fadel Baadji a déclaré sans rire, que son parti n’avaitpas soutenu l’option d’un 5ème mandat pour l’ex présidentBouteflika.
C’està tomber à la renverse pour qui suit les méandres de ce parti dont l’horlogepolitique avait été réglée à l’heure de Bouteflika depuis 1999 !
Ilest assurément de bon ton de se mettre dans l’air du temps dans l’espoir dereprendre grâce aux yeux du président Tebboune qui a clairement pris sesdistances vis-à-vis de l’ex parti unique via un communiqué.
Eluen tant que «candidat indépendant», Abdelmadjid Tebboune avait toutes les raisonsdu monde de refuser un compagnonnage encombrant d’un appareil qui a servijusqu’à l’usure toute la galaxie Bouteflikienne, depuis Belkhadem jusqu’à Mohamed Djemai enpassant par Amar Saâdani, Djamel Ould Abbès et Moad Bouchareb.
D’autantplus que le Hirak populaire a condamné, une année durant, à perpétuité,l’ancien attelage politique de Bouteflika, que formaient le PFLN etle RND, auxquels s’était attachée une galaxie de souteneurs zélés qui gravitaientautour d’eux.
Facteuraggravant, l’ex parti unique n’a même pas su sauver sa face en se hasardant àsoutenir la candidature d’AzzedineMihoubi contre Abdelmadjid Tebboune qui était pourtant l’un de ses enfantslégitimes qui plus est, membre de son comité central.
Plusle mensonge est gros…
Oùétait donc Abou el Fadel Baadji quand le PFLN filait un amour qui confine àl’idolâtrie avec Abdelaziz Bouteflikadeux décennies durant ? L’avait-t-on entendu oser une position nuancée ouopposition frontale aux choix politiques adoptés par son parti ?
Abou el Fadel Baadji qui est soit dit en passant un parfait inconnu des médiasparce que ne faisant pas partie des ténors de l’appareil, ne peutraisonnablement remettre en cause des décisions solennelles, publiques et enthousiastesprises par les différentes directions du parti en faveur d’Abdelaziz Bouteflika.
Ilest sinon pour le moins maladroit deprétendre que le soutien du PFLN à l’option d’un 5ème mandat Bouteflika soit le fait de«personnes» qu’il ose aujourd’hui qualifier de «gang», et non du parti.
Quisont donc ces personnes qui ont incroyablement trainé le très lourd appareilqui dispose de ramifications dans les rouages de la haute administration dansl’aventure périlleuse du soutien à Bouteflika, sans que ses «vrais patrons»n’aient pu les freiner ?
Cesexcuses maladroites d’Abou el Fadel Baadji relèvent davantage de lapolitique-fiction que de la politique tout court.
Arguerque le soutien au 5ème mandat était de la seule volonté du Bureau decoordination dirigé à l’époque par Moad Bouchareb, est une pitoyable tentativede réécrire l’hitoire.
Etquand on revoit les images du fameux show orchestré à la coupole du complexeolympique, où avait été présenté, tambour battant, le «cadre» de Bouteflika à un 5èmemandat, on se demande où était alorsAbou el Fadel ?
Faut-illui rappeler, par ailleurs, que Abdelaziz Bouteflikademeure, à ce jour, et conformément aux statuts, le président d’honneur du PFLN et qu’à ce titre, il étaittoujours présenté comme le «candidat naturel» par tous sesprédécesseurs.
Amoins que, dans sa volonté de montrerpattes blanches pour se faire accepter dans la «Nouvelle Algérie», Abou el Fadel Baadji ne réduise l’ex béquille politique de Bouteflika a sa petitepersonne.
Parceque, prétendre que les Belkhadem, Saadani, Ould Abbès, Bouchareb et Djemai, nereprésentaient pas le courant dominant au sein du parti, est un non sens.
Lefait est que même les opposants à ces nombreux SG n’avaient jamais remis encause leur soutien à Bouteflika et au 5ème mandat.
Uneposture suppliante
Mêmele tonitruant Abderrahmane Belayat, pourtant un «redresseur médiatique» de lapremière heure, ne s’était jamais aventuré à afficher son opposition àl’adoubement de Bouteflika, bien au contraire.
C’estdire in fine que dans sa recherche (éperdue) du temps perdu, Abou elFadel Baadji, s y prend très mal.
L’éthiquepolitique lui commande d’assumer le passé et le passif de l’appareil dont il ahérité et non pas tenter de se laver les mains d’une entreprise d’humiliationnationale dans laquelle son parti avaitjoué le chef d’orchestre à la coupole.
«J’avaismal quand je voyais que Ould Abbas vendait le parti à Haddad et Kouninef», osefaussement contrit, le nouveau SG duPFLN devant les journalistes. Mais qu’avait-il fait pour éviter la «vente» deson parti s’il s’agissait uniquement de «quelques personnes» comme il leprétend ?
Cetteposture presque suppliante d’Abou el Fadel Baadji rappelle les larmes decrocodiles de son prédécesseur Mohamed Djemai, qui demandait, la queue entreles jambes, à son «excellence le peuple» de pardonner les errements politiquesdu PFLN.
«Nous demandons pardon à Sonexcellence le peuple Algérien, pour toute sous-estimation ayant altéré laconfiance entre Son excellence le peuple et nous (PFLN), ou pour toutedéclaration irresponsable, faite à la légère ou comportement provocateur de lapart de responsables du parti qui a altéré notre image».
Cette déclaration de repentanceprononcée publiquement par Mohamed Djemai est plus digne et plus assumée quel’attitude qui frise l’hypocrisie politique de son successeur.
Abou el Fadel a terminé son speech par unebravade sur sa détermination à ne pas accepter le changement de la dénominationdu parti «tant que je suis à sa tête».
Commesi un Secrétaire Général avait un quelconque pouvoir à la tête d’un appareil politique quise confond avec l’Etat et qui lui sert de porte-voix.