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Saâdani dénonce une "campagne pour imposer le futur président de la République"

21-05-2016 18:30  La rédaction

L’affaire du rachat du groupe El Khabar au-delà de son caractère commercial, dégage bien des relents politiques. Quant on observe les partisans et les adversaires de cette transaction, on comprend tout de suite, qu’elle en relève largement au-delà d’une affaire de sous et encore moins de la liberté d’expression.

Le Secrétaire Général du FLN, Amar Saâdani, a cette particularité de ne pas s’encombrer de formules alambiquées pour dire ce qu’il en pense. Sa patrouille aujourd’hui à l’Est du pays précisément à Tébessa, lui a offert l’occasion de mettre le doigt sur les plaies. Il dénoncera, d’entrée, un «lobby» qui mène une campagne pour, selon lui, «imposer le futur président de la République». Un lobby qui s’appuie, précise Amar Saâdani, sur «plusieurs relais».

Usant d’ironie, le patron du FLN, dépeint ses adversaires comme une «pieuvre» avec à sa tête le général Toufik, et «cinq bras» dont chacun est chargé d’un volet «sécuritaire, médiatique, politique, financier et administratif». Voici, schématisé, ce qui est censé être le plan de bataille du clan emmené par l’ex chef du DRS, financé par Issad Rebrab, soutenu par certains partis (PT, RCD…) et relayé par des médias qui leur sont proche dont El Khabar évidemment.

Qu’on soit d’accord ou pas avec lui, Amar Saâdani a ce mérite d’offrir une grille de lecture qui a certainement été validée d’en haut.

Une «pieuvre à cinq bras»

En filigrane, c’est le cercle présidentiel qui s’exprime à travers le patron du FLN pour donner son point de vue sur la fumeuse affaire du rachat d’El Khabar par le groupe Cevital devant être tranchée mercredi prochain. Amar Saâdani a, comme à son habitude, abordé la question sans détours, estimant que c’est le général Toufik qui veut racheter le groupe El Khabar et non pas Issad Rebrab.

Ce que Saâdani appelle le «bras sécuritaire», est mené selon lui, par «les généraux à la retraite, à leur tête l’ex-patron du DRS qui souhaite revenir et s’imposer à travers d’autres relais». Le chef du FLN accuse le général Toufik de manœuvrer pour peser sur le choix de l’homme qui aura à succéder à Bouteflika en 2019, d’où la volonté de racheter le groupe El Khabar comme formidable force de frappe médiatique.

2019 ! on y est déjà…

Mais en attendant le verdict de mercredi prochain sur cette affaire qui oppose le groupe Cevital au ministère de la communication, Amar Saâdani a donné aujourd’hui un avant goût. «La tête de la pieuvre, celle qui désignait les présidents et les ministres en Algérie n’est même pas en mesure aujourd’hui d’imposer un chef de daïra. Raison pour laquelle elle aurait bien souhaité exercer sa pression et imposer son choix à travers ces deux journaux. J’insiste, c’est la parole du peuple qui va trancher en 2019 », tonne Amar Saâdani.

En creux, il tire le tapis sous les pieds de Toufik et son clan leur signifiant que le pouvoir est lui aussi soudé derrière le président Bouteflika. Au-delà des postions des uns et des autres, ces déclarations de Saâdani confirment en tous cas que la guerre de postions a bien commencé.

Et désormais tous les gestes, tous les propos et toutes les positions et tous les positionnements seront perçus à l’aune de la bataille de succession dont les élections législatives de 2017 seront une sorte de répétition générale. Le verdit de mercredi prochain dans l’affaire El Khabar nous renseignera déjà sur les forces en présence.



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