La rébellion touareg a annoncé vendredi qu'elle reprenait la guerre contre l'armée malienne, après les "exactions" commises par cette dernière jeudi à l'aéroport de Kidal, qui ont fait un mort et cinq blessés civils, selon le MNLA. "Là où on trouvera l'armée malienne, on lancera l'assaut sur elle. Ce sera automatique.
Les mises en garde sont terminées", a déclaré Mahamadou Djeri Maïga, vice-président du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), la rébellion touareg. "Ce qui s'est passée (jeudi) est une déclaration de guerre. Nous allons leur livrer cette guerre", a affirmé M. Maïga. Jeudi, quelques centaines de manifestants avaient pénétré dans l'aéroport de Kidal (nord-est), poussant le Premier ministre malien Oumar Tatam Ly, qui devait s'y poser, à faire demi-tour.
D'après certains protestataires, les militaires maliens ont ouvert le feu sur eux. Selon le MNLA, les tirs "à balles réelles", "sur des femmes et des enfants qui manifestaient pacifiquement", ont fait un mort et cinq blessés - trois femmes et deux enfants, l'une des femmes se trouvant dans un état critique. Pour le gouvernement malien, ses troupes, "prises à partie par des éléments incontrôlés", ont procédé à des "tirs de sommation" après avoir essuyé "des jets de pierre et des tirs d'armes".
Les forces de l'Azawad (les territoires nord du Mali, ainsi nommés par les touareg) "feront payer à l'armée malienne son irresponsabilité après son forfait" de jeudi, a lancé Mahamadou Djeri Maïga. "On ne parle plus de cantonnement. Maintenant que le feu est ouvert, on verra qui est qui. Partout où on a des troupes sur le territoire de l'Azawad, on les appellera à se mobiliser", a-t-il poursuivi, accusant les autorités maliennes de "violer les accords de Ouagadougou (...) malgré les assises et autres cadres de discussion".
Après 18 mois de crise politico-militaire, les mouvements rebelles touareg avaient signé le 18 juin à Ouagadougou un accord de paix avec Bamako visant à permettre l'organisation de la présidentielle du 28 juillet à Kidal, ville sous contrôle des groupes armés touareg, après l'intervention française qui a chassé du nord du Mali les groupes djihadistes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Les relations entre les deux parties se sont envenimées ces dernières semaines, malgré la tenue le week-end dernier du premier tour des élections législatives, qui se sont convenablement déroulées dans le nord du Mali.(Agence)