Le président Bouteflika a présidé dimanche un Conseil des ministres. Ce Conseil qui intervient dans un contexte politique particulier se veut comme un message subliminal en réponse aux partis d’opposition qui parlent de « vacance du pouvoir », de « paralysie des institutions » et d’un « président qui ne décide de rien ».
Au-delà de ce message, le président a surtout demandé au nouveau gouvernement à "se mobiliser pleinement pour l’exécution de l’important programme quinquennal de développement, dans une conjoncture marquée par les contraintes actuelles sur les revenus de l’Etat".
Il en appelle à "un surcroit d’efforts, davantage de rigueur et de rationalité dans la gestion des ressources publiques, un suivi étroit des projets et des dossiers, une communication efficace à l’endroit de l’opinion nationale ainsi qu’une complémentarité exemplaire entre tous les membres du gouvernement".
Autant d’instruction destinées à soigner un peu l’image du gouvernement qui a donné ces derniers temps l’image d’une pétaudière avec des couacs dans la communication et un manque de solidarité dans l’action. Autre point fort de l’intervention du président : son appel à dépasser la distinction entre capital privé et capital public.
"C’est aux Algériens d’abord qu’il revient de construire le développement national dans la transparence et dans le respect des législations fiscales et du travail et dans un engagement collectif contre toute forme de la contrebande", insiste le chef de l’Etat qui souligne aussi le besoin de l’Algérie de l’apport de partenaires étrangers pour tirer profit de leur expériences et savoir-faire".
Un président à la manœuvre
Le président Bouteflika a profité du Conseil des ministres pour rendre un hommage à l’Armée, s’incliner à la mémoire des victimes du devoir national et renouvelle l’hommage aux corps de sécurité pour leur engagement et leurs sacrifices dans la lutte contre le terrorisme ainsi que leur mobilisation permanente pour la protection des personnes et des biens ainsi que pour la garantie de l’intégrité du territoire national dans un environnement sous régional perturbé.
Enfin, à travers ce Conseil des ministres, le président a voulu démontrer au peuple algérien en général et à ses détracteurs en particulier, qu'il n'y a qu'un seul patron, c’est lui, et quoi qu'en disent les mauvaises langues, il est bel et bien à la manœuvre.