Le chanteur et pionnier du raï, Bouteldja Belkacem, décédé, mardi soir à Oran, des suites d’un cancer, a été inhumé ce mercredi au cimetière d’Aîn El Beïda, en présence d’une foule nombreuse composée d’artistes, hommes de culture, de proches et amis du disparu.
Il faut toutefois noter que le chanteur est mort dans le dénuement total, "je suis seul, sans ressource. Je n'ai ni retraite, ni pension, ni assurance, ni couverture sociale" avait-il confié il y a quelques jours au journal El watan.
En 1965, à l'âge de 18 ans il lance un véritable tube, "Gatlek zizia", un 45 tours reprenant Cheikha el Wechma Timouchentia. Il Multipliera les succès avec notamment "Milouda wine kounti", "Ya rayi" "Hiya El Wahrania", "Sidi El Hakem", "Taliya Rabi bik blni".
Dans les années 70, le défunt révolutionna le raï en compagnie de Messaoud Belkacem Bellemou, en introduisant de nouvelles sonorités grâce aux nouveaux instruments musicaux comme le saxophone et la trompette.
Le duo marquera définitivement le "new-raï", ouvrant la voie à de jeunes loups qui deviendront les porte-voix de ce genre et lui donneront une dimension internationale.
Sollicité quelques fois pour animer des soirées ou prendre part à des festivals comme celui de Sidi Bel-Abbès, dédié au raï, il vivotait tant bien que mal. Sa situation s’est aggravée, ces derniers mois, avec sa longue maladie.
La scène musicale oranaise et nationale a perdu, en la personne du défunt Bouteldja Belkacem, que l’on surnommait Joselito, un de ses meilleurs représentants.(Aps)