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FSM 2015 : la délégation algérienne risque des sanctions

27-03-2015 19:01  Rafik Benasseur

Comme il fallait s' y attendre la tension a été au rendez-vous au forum social mondial (FSM 2015) qui se déroule depuis mercredi à Tunis. En plus des débats riches et variés qui se déroulent en toute liberté, il y a aussi des poussées d’adrénaline entre certaines délégations.

Ainsi les algériens et les marocains font la «guerre froide» à distance à propos de la question sahraouie qui polarise beaucoup de débats sur la décolonisation et le respect des droits de l’homme. Malheureusement, des dérapages ont été signalés selon des échos qui nous parviennent de Tunis.

Un groupe d’algériens qui n’a pu supporter les gesticulations et les manœuvres de jeunes marocains envoyés par le makhzen, a eu un comportement pour le moins inacceptable en recourant à la violence.

A l’origine de ce corps à corps, la tentative réussie des marocains d’imposer un thème à débat en atelier sur de prétendues : «Violation des droits de l’homme des réfugiés sahraouis à Tindouf». Il n’en fallait pas plus pour les délégués algériens pour aller prendre d’assaut le stand de la délégation marocaine et «s’expliquer» avec ses représentants.

Les algériens ne comprenaient pas comment les organisateurs tunisiens ont accepté d’organiser un tel débat tout en sachant que les violations des droits de l’homme se déroulent non pas à Tindouf mais dans les territoires occupés.

Séquestrés de Tindouf ? Ah bon !

Ces violents accrochages ont poussé le comité d’organisation à convoquer au pied levé une conférence de presse pour statuer sur les sanctions à prendre contre les fauteurs de troubles.  Certaines sources révèlent que les organisateurs ont demandé le renvoi de la délégation «officielle algérienne» ; c’est à dire celle menée par le conseil économique et social (CNES).

Dans un communiqué reçu aujourd’hui à notre rédaction, le dit comité invite les centaines de journalistes accréditer à se rendre à l’hôtel «Africa » pour «informer l’opinion publique des décisions et mesures prises».

Le comité d’organisation du FSM qui précise avoir saisi la présidence de la république tunisienne, évoque des  «événements qui se sont produits pendant le forum social mondial et aux actes de violences commis par des groupes d’Algériens sur des personnes et la détérioration d’équipements, et semant le désordre dans l’espace du forum social mondial».

«Redresseurs des torts»

La structure dirigée par Abderrahman Hedhili pourrait ainsi décider d’exclure tout bonnement la délégation algérienne forte de plus de 1.500 délégués entre représentants officiels, le CNES et les ex organisations de masse ainsi que des associations de la société civile comme le RAJ.

Ce genre de dérapage était attendu entre les délégations algériennes et marocaines compte tenu de la sensibilité du dossier sahraoui souvent présent dans ce genre d’enceintes.

Faut-il rappeler que la délégation sahraouie marque sa présence à cette 13ème édition du Forum Social Mondial avec prés de 120 participants. Une présence qui  ne devait logiquement pas plaire aux envoyés du makhzen sachant que le FSM rassemble des milliers de personnes venus du monde entier.

A travers sa participation la société civile sahraouie vise «mettre à nu les violations graves perpétrées par l'occupant marocain à l'encontre des militants sahraouis civils et l'exploitation illégale des richesses naturelles du Sahara Occidental et à éclairer l'opinion publique internationale à ce sujet».

Et à quelques jours de l’examen annuel par le Conseil de sécurité de la question sahraouie et l’opportunité d’élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme, les marocains ne pouvaient rester insensibles à cette mission de sensibilisation des sahraouis d’où leur volonté de faire diversion en voulant discourir sur ce qu’ils appellent les «séquestrés de Tindouf». Pour autant le recours à la violence est tout à fait inexcusable.



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