La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) célébrait lundi à l’hôtel Hilton d’Alger le 23 anniversaire de la convention internationale des droits de l’enfant.
Cet anniversaire a été l’occasion pour le Dr Khati, président de la Forem de dresser un bilan peu reluisant de la situation des enfants en Algérie. Et encore plus, s’agissant des enfants nés sous X. Leur nombre se situerait chaque année entre 3.000 et 5.000 par an.
C’est dire l’ampleur de ce phénomène qui reste malgré tout un tabou en Algérie, déplore le Pr Khati pour qui ce dossier fait l’objet d’un traitement trés discret de la part des autorités algériennes. Une attitude qui n’est pas, selon lui sans inconvénients, pour la recherche des solutions adéquates.
Le Pr Khiati prône une approche scientifique du phénomène loin de tous les préjugés. Tout comme il demande une débureaucratisation du dossier en introduisant une plus grande souplesse dans la Kafala mais tout en exigeant une loi sur l’identité ADN du père biologique.
Le premier responsable de la Forem relèvera néanmoins dans son intervention les avancées réalisées par l’Algérie en faveur des enfants durant les cinquante années d’indépendance, notamment dans les domaines de l’Education et de la santé pour atténuer l’analphabétisme et la mortalité.
Ces avancées ne sont pas pourtant à la mesure des efforts considérables déployés par l’Etat algérien, constate encore le Pr Khiati. La preuve, argumente t-il, 15 % des enfants quittent l’école avant la fin du cycle primaire et 27,2 % des enfants de moins de 15 ans sont analphabètes.
Il parlera également des ruptures fréquentes des médicaments qui mettent en danger la vie des enfants, notamment en région rurale où les structures de santé ne sont pas dotées.
Le président de la Forem survolera aussi d’autres problèmes auxquels les enfants sont confrontés comme la drogue, la délinquance, la violence sexuelle pour les enfants livrés à la rue. Le Pr Khiati n’a pas de chiffre, mais il suppose que la maltraitance sexuelle touche environ 50.000 enfants par an, dont 80 % des cas enregistrés en milieu familial.